A Sfax, la défense des prévenus dans l'affaire du CHU Hédi Chaker a opposé un démenti catégorique quant à la nouvelle colportée par les médias, concernant le prétendu abandon par les agents de l'ordre des poursuites engagées l'encontre des syndicalistes de l'établissement en détention et ce, vu l'absence de documents y afférant dans le dossier de l'affaire. Par conséquent la remise en liberté des détenus annoncée pour aujourd'hui, mardi 14 août 2012, demeure des plus hypothétiques.
En effet, d'après les avocats de la défense l'information reproduite par plusieurs médias, cette information qui fait état d'une action de retrait par les quatre agents de l'ordre des plaintes engagées à l'encontre des quatre syndicalistes du CHU Hédi Chaker pour agression présumée est tout simplement fausse.
L'information est donnée par Maître Zoubeir Louhichi, l'un des avocats de la défense et en même temps président de la section Nord de la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l'Homme. D'après lui, il n'y a jusqu'à présent aucune trace écrite, aucun document concernant cette prétendue demande d'abandon dans le dossier de l'affaire. Il affirme, cependant qu'il avait été informé ainsi que ses confrères de la défense, de l'intention des plaignants de retirer leur plainte mais à titre informel. Il ajoute qu'il aurait été question de retrait réciproque des plaintes dans le cadre d'un arrangement, dans la mesure où les syndicalistes avaient déposé des plaintes pour agression et pour torture à l'encontre de policiers.
Or, Maître Louhichi précise que si demande de retrait conditionnée des plaintes il y avait, les syndicalistes détenus auraient été les premiers à le savoir, avant même les avocats de la défense, puisqu'ils sont les premiers à être concernés par une éventuelle démarche d'arrangement de ce genre, ce qui n'est pas le cas du moins jusqu'à samedi dernier.
Par conséquent, les syndicalistes poursuivent toujours la grève ouverte de la faim. Mais rien n'exclut, d'après notre interlocuteur, une éventuelle réponse favorable à la demande de remise en liberté déposée auprès de la chambre d'accusation, comme l'autorisent les dispositions de l'article 92 du code de procédure pénale, mais loin de toute idée d'arrangement.
Interrogé sur la possibilité d'un arrangement entre les deux parties syndicale et policière, Maître Louhichi affirme que même le cas échéant, la justice suivra son cours étant donné que qu'il est fort probable et même quasi certain que le ministère public ordonnera l'ouverture d'une enquête sur les prétendues agressions et autres actes de tortures sur la personne des syndicalistes, reprochés aux agents de l'ordre. Il ajoute que même dans le cas contraire, il est du devoir de la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l'Homme d'exiger l'ouverture d'une enquête vu la gravité des faits reprochés aux policiers en question.