Un appel à la vigilance pour la préservation des acquis réalisés en faveur de l'émancipation de la femme en Tunisie a marqué les travaux de la Conférence nationale organisée, jeudi 9 août 2007, à Gammarth, dans la banlieue nord de Tunis, par le ministère des Affaires de la Femme de la Famille, de l'Enfance et des Personnes Agées, à l'occasion de la célébration de la fête de la femme, le 13 août 2007 et dont le thème a été '' le régime républicain et le rôle de la femme dans l'enracinement des valeurs de citoyenneté et le renforcement du processus de développement.'' Selon les nombreuses participantes ayant pris la parole, au cours du débat, le danger qui guette ces acquis est réel et non pas potentiel. Il a pour nom le conservatisme rétrograde qui tente par tous les moyens d'exploiter la religion à des fins politiques en prenant spécialement la femme pour cible. Le premier à donner le ton a été le ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la technologie, le professeur Lazhar Bououni, dans une communication intitulée ''la femme, la citoyenneté et les valeurs de la République.' ' En effet, coïncidant avec la célébration du 50ème anniversaire de la proclamation de la République tunisienne le 25 juillet 1957, la fête nationale de la femme a été placée, cette année, sous le signe de ''la femme, pilier de la République.' ' A cet égard, le ministre a insisté sur le souci qui a été, toujours, porté à la préservation des droits de la femme en Tunisie, en les mentionnant dans le texte de la Constitution , de manière à leur conférer le caractère de lois constitutionnelles et en accompagnant l'arsenal juridique mis en place, à cet effet, par une action d'éducation et de sensibilisation, en profondeur, en vue de diffuser à grande échelle la culture des droits de la femme et les ancrer définitivement dans les esprits. Ainsi, le renforcement des droits de la femme et leur préservation sont allés de pair afin de garantir leur pérennité. De cette façon, en connaissant ses droits et leur dimension réelle dans le régime républicain, la femme tunisienne sera le premier défenseur de ses droits contre les velléités des extrémistes et des conservateurs de tout bord , car c'est l'attachement collectif aux valeurs de la République qui a amené toutes les franges de la société tunisienne et toutes ses sensibilités politiques à rejeter, en bloc, l'extrémisme et la tenue confessionnelle contraire aux principes de citoyenneté, de tolérance, d'égalité et de justice, prônés par le régime républicain, dans la mesure où la tenue confessionnelle implique le sectarisme et l'exclusion de l'autre et de ce qui est différent.
La femme émancipée n'a pas besoin d'emballage Dans le même esprit, une enseignante universitaire a dénoncé les supercheries choquantes auxquelles se livrent les détracteurs de l'émancipation de la femme pour induire en erreur leur auditoire, en comparant le voile ''religieux'' chez la femme à l'emballage qui sert à protéger les produits alimentaires contre les contaminations et les atteintes du milieu extérieur. Justement, ont souligné les participantes, la femme émancipée a le mérite de tirer d'elle-même le moyen de protéger sa dignité contre toutes les atteintes et elle n'a, nullement, besoin d'emballage pour la remplacer, dans ce rôle. Cependant, à se référer à d'autres interventions, le renforcement de l'action d'éducation aux droits et acquis de la femme trouve, aussi, sa justification dans leur richesse et leur caractère avancé qui pourraient devenir à l'une ou l'autre des parties concernées un motif pour les apprécier et les interpréter faussement dans un sens unique, à son avantage exclusif, s'agissant par exemple des pouvoirs réels que confère le droit de garde des enfants en cas de séparation entre les époux. Mais l'ordre du jour de la Conférence a comporté, également, des communications suivies de débat sur le rôle économique de la femme, sa participation à la vie publique et sa place dans le secteur des NTIC (Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication).