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Les employés de Dar Assabah d'une seule voix «Notre journal est indépendant et il le restera. Nous défendons une cause juste et nous ne baisserons jamais les bras» Sous la coupole de l'Assemblée nationale constituante
Ahmed Brahim «Ce qui se passe à Dar Assabah concerne le secteur de l'information. L'indépendance de la presse est l'affaire de tous.»
Souad Abderrahim «Vous avez le droit de choisir un responsable à la tête de Dar Assabah. Je suis pour la liberté de la presse et contre les nominations politiques.»
Meherzia Laabidi «Je vais transmettre vos revendications au président de l'ANC»
Une première sous la coupole de l'Assemblée nationale constituante : un sit-in de contestation contre la nomination du directeur actuel à la tête de Dar Assabah. Cette fois les revendications des uns et des autres s'invitent à l'intérieur même du siège de l'ANC. Car, faut-il le rappeler, les journalistes sit-inneurs défendent une cause juste. Ils étaient là, à lever haut et fort l'emblème de la liberté de la presse qu'on veut museler coûte que coûte.
10h00 sous la coupole du Bardo. Des députés de l'opposition portés volontaires pour être les porte-voix de la cause d'Assabah à l'ANC, ont reçu les sit-inneurs qu'ils ont conduits à la grande salle d'entrée. Ahmed Brahim, Khémaies Ksila, Hichem Hosni et Sémir Bettaieb étaient toute ouïe pour considérer, par la suite, que la question de la liberté de la presse est une affaire de tous. C'est ce qu'Ahmed Brahim, a précisé particulièrement en avançant que ce qui « se passe à Dar Assabah concerne le secteur de l'information et qu'il n'est pas l'affaire des employés de cette entreprise de presse vieille de 62 ans. » Hichem Hosni a proposé de présenter la question de la nomination à la tête de Dar Assabah en séance plénière et de s'activer, lui, tout comme d'autres députés qui croient en la cause de la liberté d'expression, à consacrer un débat autour des libertés sous la coupole du Bardo.
Les députés nahdhaouis divisés
Il va sans dire que la nomination du directeur d'Assabah a provoqué un tollé au sein du groupe de presse, là où les employés et les journalistes, bien entendu considèrent que ce « fait est l'arbre qui cache la forêt ». « On veut mettre le grappin sur la presse en commençant par Dar Assabah, le groupe doyen de la presse écrite en Tunisie. Il est question d'un complot qui vise à faire couler l'entreprise d'un côté et à instrumentaliser cette entreprise de presse pour servir la campagne électorale du parti islamique au pouvoir. » Scénario de déjà vu et de déjà vécu de mémoire des employés de Dar Assabah. C'est ce que soutiennent les journalistes présents qui ont donné des déclarations à quasiment tous les médias qui les ont sollicités.
Ameur Lareidh, le député nahdhaoui qui a fait irruption dans la salle a fait comprendre à qui le souhaite bien, que la position de son parti consiste à respecter le choix du gouvernement, lequel a, selon lui, « toutes les latitudes de nommer qui il veut à la tête des entreprises de presse ». « On y convient, Monsieur » ont répondu d'une seule voix les journalistes. Sauf que notre interlocuteur a montré que, lui, tout comme son parti campent sur leurs positions et que même si les personnes nommées sont récusés à l'unanimité pour leur passé malsain, cela ne froissera aucunement la sensibilité de ceux qui l'ont nommés. Point. Cela n'empêchera pas Souad Abderrahim qui était de la partie pour donner son avis sur la question. La députée nahdhaouie, indépendante, considère que les journalistes ont le droit de nommer leurs responsables, et qu'elle est catégoriquement « contre toute nomination politique. »
Mehzia Laabidi la vice présidente de l'ANC qui a reçu une délégation des sit-inneurs , elle, a préféré garder pour elle ses opinions personnelles vis-à-vis d'une question qui touche à la liberté de la presse mais a promis à l'assistance de transmettre ses revendications au président de l'ANC.
Après la mobilisation de la société civile dont on minimise toujours l'impact du côté du pouvoir en place, il est certain que le cœur de l'ANC a battu, hier. Elle est garante de la démocratie et marque une rupture avec les pratiques du passé. Elle ne saurait rester indifférente à ce qui se passe à Dar Assabah. On l'espère bien.