« La Bourse de Tunis est prête à financer l'économie tunisienne », annonce Fadhel Abdelkefi, DG de la Bourse de Tunis Le Chef du gouvernement annonce que la cession de quelques entreprises confisquées passerait par la Bourse « Les banques ont créé un marché captif des entreprises cotées », affirme Chedly Ayari 50% de la capitalisation sont détenus par le secteur financier, les banques en l'occurrence.
300 entreprises cotées en bourse contre 59 actuellement. Est-ce possible ? Selon Mohammed Fadhel Abdelkefi, directeur général de la Bourse de Tunis, cet objectif n'est pas difficile à atteindre. Les arguments ne manquent pas. Pour Fadhel Abdelkefi, la bourse tunisienne est en mesure de financer l'économie tunisienne. Il évoque dans ce sens, l'arsenal juridique développé et l'infrastructure moderne dont la Bourse de Tunis dispose. Il est inconcevable selon ses propos que la bourse ne finance que 5% de l'économie tunisienne et que la capitalisation boursière ne dépasse pas les 24% du PIB, contre 80% dans les pays auxquels on a toujours tendance à se comparer avec, l'Egypte, le Maroc et la Turquie en l'occurrence. Il annonce qu'atteindre les 300 entreprise cotées en bourse, n'est pas un objectif difficile, car l'en croire ses mots, tout est propice pour dynamiser le marché boursier. Pour cela, Fadhel Abdelkefi exige trois préalables pour dynamiser la bourse de Tunis. De prime abord, il parle de la volonté politique (il vise l'introduction bourse des entreprises publiques). Le Premier ministre présent lors l'inauguration de la première édition du salon de la bourse « Investia », avait compris le message et promet l'introduction de quelques entreprises confisquées dans la bourse. En deuxième lieu, le DG de la bourse parle du développement du rôle des intermédiaires en bourse, histoire de dire qu'ils devraient de plus en plus cultiver la bonne parole pour convaincre les entreprises tunisiennes à recourir au marché boursier. Le troisième préalable concerne ainsi la collaboration du secteur bancaire. « Il faudrait qu'il y ait un travail main dans la main entre le marché financier et les banques commerciales », estime-t-il. Chedly Ayari, Gouverneur de la BCT, admet ce même constat. Pour lui, la contribution du marché financier dans la mobilisation de l'épargne et dans le financement de l'économie est demeurée marginale et bien en-deçà des attentes des réformes engagées.
Banque et bourse, main dans la main !
Le secteur financier est fortement présent dans le marché financier. Chedly Ayari, annonce que le secteur financier accapare plus de 50% de la capitalisation boursière. Tel constat pourrait, selon le gouverneur de la BCT, être à l'origine de l'éviction des entreprises qui sont réticentes à se soumettre à une compétition avec des institutions financières soumises à des règles de transparence et de gouvernance strictes et qui peuvent, par conséquent, faire face facilement aux exigences du marché. Solutions ? Selon le gouverneur de la BCT, « la banque pourrait jouer pleinement le rôle de conseiller en gestion des ressources, en financement du développement en plus de son rôle classique du financement du cycle d'exploitation. C'est dans cette configuration que l'entreprise peut optimiser son schéma de financement et allouer d'une manière judicieuse et optimale les ressources disponibles ». Il ajoute surtout que « la banque pourrait jouer son rôle de meilleur promoteur du marché financier en amenant les entreprises à faire preuve d'une plus grande transparence et en adoptant une stratégie de vérité des prix en matière de facturation du risque par la révision des marges qui devraient être déterminées sur la base d'une évaluation réfléchie du risque et non pas sur la qualité des garanties disponibles ». Et la BCT dans tout cela ? « Théoriquement », la BCT pourrait aider les banques en mettant en place un système de notation des entreprises pour finalement aider les banques à évaluer d'une façon certaine les risques. Ce système de notation devrait également permettre aux entreprises d'accéder au marché pour demander des financements directs en parallèle au financement classique. C'est dans ce contexte que le gouverneur de la BCT estime que « les deux modes de financement ne s'opposent pas mais se complètent ; les banques ont, en effet, tout intérêt à repenser leur stratégie pour amener les entreprises et les groupes d'affaires performants à recourir au marché financier en exploitant la panoplie de produits offerts. Ce recours devrait être perçu par l'entreprise comme synonyme de grande ambition, de transparence et de totale confiance ». Les banques seraient-elles favorables ?