Un prisonnier condamné à une peine de 63 ans de prison pour avoir émis un nombre assez important de chèques sans provisions, en a purgé 13 ans. Cette affaire remonte à l'année 1995. Le citoyen Mounir Sebaï était jeune. Il a émis des chèques falsifiés et réussi à ouvrir un compte bancaire avec une carte d'identité également falsifiée sur laquelle il a pu déposer sa photo. Arrêté en 1999 et poursuivi pour quatre affaires deux pour émissions de chèques sans provisions et les deux autres plus graves pour falsification et émissions de chèques. La condamnation était très sévère. 63 ans et 16 jours de prison ferme. Il a purgé 13 ans et puis vint la révolution, il a réussi comme tant d'autres prisonniers à s'évader de la prison de Sfax. Mais il n'était pas bien il savait qu'il était à la merci d'une rafle. Il n'était pas Maître de ses activités et savait que tôt ou tard il serait arrêté. L'appel lancé par le gouvernement de Monsieur Béji Caïd Sebsi aux prisonniers en évasion afin qu'ils réintègrent les prisons, l'a persuadé et convaincu qu'il devrait réintégrer la maison d'arrêt et espérer bénéficier d'une grâce. Chose promise chose due, il a été effectivement gracié.
Il a juré devant tous les siens de reprendre le droit chemin et de ne plus s'exposer à des peines pénales. Pour lui toutes les années perdues faisaient partie du passé.
Il est arrivé à convaincre quelques parties de son entourage de lui avancer de l'argent. Il a décidé de faire du commerce. Il a présenté les papiers nécessaires et s'apprêtait à ouvrir sa boutique. Dans la même optique il s'est fiancé avec une cousine et a décidé de se marier.
Tout était donc parfait.
Un beau matin alors qu'il s'apprêtait à sortir il a reçu une convocation pour se présenter devant une chambre criminelle. C'était la douche froide. Il ne savait pas de quoi il s'agissait. Il était concerné par une affaire pour laquelle il a été jugé par contumace alors qu'il était en prison. Il a écopé de 15 ans de prison avec exécution immédiate. Il était persuadé que la grâce dont il a bénéficié concerne son passé incluant toutes les peines prononcées contre lui.
Ainsi et avec les problèmes de sa mère qui commence à revivre en le sentant à ses côtés, en ouvrant un commerce pour reprendre un cours de vie normale et une fiancée qui l'attend, il se trouve confronté de nouveau à la justice.
Il vient d'envoyer une lettre au Ministre de la Justice demandant une compréhension de sa part.