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Principale revendication : appliquer les critères classiques d'exemption du service militaire Corps de métier Les internes et les résidents en médecine menacent d'observer une grève de 7 jours
174 médecins spécialistes convoqués par les tribunaux militaires Le syndicat des internes et des résidents en médecine (SIRT) a annoncé, samedi dernier, avoir déposé un préavis de grève d'une durée de 7 jours, à partir du 13 novembre, pour protester contre la réactivation d'une loi qui prive les jeunes médecins spécialistes des conditions de sursis et d'exemption du service militaire, la détérioration de la situation sécuritaire dans les hôpitaux et les mauvaises conditions de travail dans les établissements de santé situés dans les régions intérieures. “ L'Assemblée générale du syndicat qui s'est tenue le 31 octobre à l'issue d'une première grève de deux jours a décidé l'observation d'une nouvelle grève d'une semaine à partir du 13 novembre. Cette décision ne sera remise en cause que si le ministère de la Santé publique daigne enfin respecter les accords du 24 juillet 2012 et notamment l'application des critères d'exemption du service national", a affirmé Khouloud Manaî, membre du Bureau directeur du SIRT, au cours d'une conférence de presse tenue au siège de l'UGTT. Et d'ajouter: “ bien évidemment, les internes et les résidents continueront à assurer un service minimum qui concerne les soins urgents et les gardes". A travers ce nouveau débrayage, le syndicat des internes et des résidents en médecine entend principalement dénoncer la réactivation d'une loi sur le service national (La loi 2010-17) qui prive les jeunes médecins spécialistes des conditions de sursis et d'exemption à l'accomplissement du service militaire. Elle stipule, en effet que les étudiants âgés de plus de 28 ans ne peuvent pas bénéficier des critères classiques d'exemption du service national: marié, soutien de famille, enfants à charge...etc.
Accord
La loi 2010-17 promulguée en avril 2010 qui n'a pas été appliquée sous le règne de Ben Ali a été ressortie une première fois en août 2011 sous le gouvernement Caïd Essebsi; avant d'être abandonnée suite à des mouvements de grève qui ont touché toutes les régions du pays. Une deuxième tentative d'appliquer cette loi au eu lieu au début de l'année en cours. Devant la menace de grève brandie par le syndicat, le ministère a, de nouveau, fait machine arrière. Un accord a même été conclu en juillet 2012 entre le syndicat et le ministère. Cet accord prévoit l'exemption des médecins spécialistes recrutés dans les établissements publics, des assistants hospitalo-universitaires et des médecins classés comme étant des soutiens de leurs familles du service militaire. Coup de théâtre: des médecins spécialistes répondant à ces conditions viennent d'être convoqués par des tribunaux militaires pour régulariser leur situation dans le cadre du service militaire. “174 médecins spécialistes comparaitront du 5 au 7 novembre devant les tribunaux militaires de Tunis et du Kef. Malheureusement le gouvernement n'a pas respecté l'accord de juillet 2012", s'offusque Khouloud Manaî.
Exode
Le syndicat des internes et des résidents en médecine proteste, d'autre part, contre le manque de sécurité dans les établissements publics de santé. “Les problèmes liés à l'insécurité dans les hôpitaux persistent. Des médecins continuent à être agressés", souligne le Dr Manaî. Sur un autre plan, le syndicat soulève la question de la détérioration des conditions de travail dans les hôpitaux situés dans les régions intérieures du pays. “Le problème de la santé dans les zones sanitaires prioritaires ne saurait se limiter à un saupoudrage de médecins spécialistes par-ci, par-là, alors que les racines du mal sont bien plus profondes. Il conviendrait en effet de rehausser la part du budget national alloué à la santé et d'établir un plan global efficient et impliquant toutes les compétences reconnues, y compris les représentants des médecins", indique-t-il dans un communiqué. Les internes et les résidents en médecine se plaignent, par ailleurs, du manque d'équipements dans les régions intérieures. “Un médecin spécialiste se trouve parfois appelé à traiter des pathologies lourdes comme les maladies cardio-vasculaires alors qu'il ne dispose que d'une abaisse-langue et des sparadraps!", déplore Sami Souihli, secrétaire général du syndicat des médecins, pharmaciens et dentistes de la Santé publique. Le Dr. Souihli note également que “l'exode massif des médecins spécialistes vers le secteur privé risque d'aboutir à un système de santé à deux vitesses": un secteur privé performant pour les gens nantis et un secteur public défaillant pour les pauvres.