* S'offrir des séances de cure ou d'esthétique dans les centres les plus huppés n'est plus un signe de richesse.Mais le secteur est chaotique Se mettre face au miroir pour se faire belle est un rituel auquel toutes les femmes accordent une grande importance. Un peu de fond de teint, un trait d'eye-liner et une touche de mascara sans oublier le rouge à lèvre...Des petits gestes quotidiens sacrés pour la femme. Mais on réserve les grandes tâches aux spécialistes : les esthéticiennes. Les cures, la manucure, la pédicure, le peeling...sont exclusivement pratiqués dans les centres d'esthétique qui sont de plus en plus nombreux en Tunisie.
- ... Et pourtant, 44,4 % des femmes qui fréquentent ces centres trouvent les prix « assez élevés ». Quant à la qualité des services, les avis sont mitigés.
Se rendre chez une esthéticienne n'est plus un confort ou un signe de richesse. C'est est une tradition qui s'est introduite dans le comportement de la femme tunisienne car 83,3 % de cette population fréquentent les centres spécialisés selon une enquête réalisée par l'Organisation du Défense de Consommateur (ODC) sur un échantillon non représentatif composé de 500 personnes. Au total 300 centres offrent ce service, mais sont-ils performants ? Les clientes sont-elles satisfaites de la qualité des prestations ? L'enquête a essayé de répondre à ces interrogations.
Quoi de plus agréable pour une femme que de se faire belle. Ca lui procure du bien au moral et lui rend plus confiante. En plus de son savoir-faire en la matière, la femme a toujours eu recours aux spécialistes qui ont changé de profil au fil des années. Les esthéticiennes sont de plus en plus sollicitées par conséquent ; le nombre de centres de beauté a augmenté. Ils dépassent les 300 en Tunisie alors qu'ils étaient limités pendant les années 90. En fait, seulement les femmes issues d'une classe socio-économique aisée se rendaient dans ces espaces. La donne a changé de nos jours car, s'offrir des séances de cure ou d'esthétique dans les centres les plus huppés n'est plus un signe de richesse. En témoignent les chiffres dévoilés par l'ODC. 62,2 % des interviewés déclarent qu'elles bénéficient des services offerts. D'ailleurs, les fonctionnaires représentent le taux le plus important des clientes avec 56,5 %. Elles sont âgées entre 25 et 40 ans, phase où la femme soigne davantage son apparence. Mais, la majorité sont mariées soit, 58 % de l'échantillon interviewé.
La femme tunisienne est de plus en plus exigeante dans le domaine. Elle choisit le centre dans lequel elle se rend selon plusieurs critères qui restent tous rigoureux. La qualité de service est indispensable pour elle. Ce facteur occupe la première position car 23,4 % choisissent les centres les plus appropriés. Mais elles sont toujours insatisfaites de la qualité de prestation jugée moyenne. Seuls, 39,2 % des interviewées trouvent que les services sont performants. La réputation du centre, la compétence des esthéticiennes, le prix, la proximité géographique et la publicité demeurent parmi les critères de choix de ces endroits. Interrogées sur les tarifs pratiqués, la majorité les trouvent chers, soit 44,4 % des interviewées. 25,4 % les jugent même exorbitants alors que 70 % des Tunisiennes ne sont pas convaincus des prix. Il s'agit d'ailleurs de l'un des principaux facteurs qui les découragent à se rendre dans les centres de beauté, toujours d'après l'enquête de l'ODC.
Les professionnels déplorent une « certaine crise de confiance » Mais que disent les professionnels ? Tarak Boulifa, président de la Chambre Syndicale Nationale d'Esthétique justifie la hausse des prix par deux facteurs à savoir ; la qualité des produits utilisés et la performance de l'équipement sans oublier l'emplacement du centre et les services complémentaires qu'il offre. Toutefois, les clientes considèrent que les centres ne sont pas transparents sur ce point. Il existe même une crise de confiance entre les deux partenaires (client+centre de beauté). L'affichage des prix est exigé par la clientèle. Il s'agit en fait de l'une des réglementations à respecter. Pour ce qui est de la propreté de l'espace et du respect des normes d'hygiène, la plupart des clientes n'ont pas de soucis. 61,4 % considèrent qu'ils respectent les normes contre 38,6 %. Le domaine d'esthétique est en évolution continue en Tunisie. Les centres se propagent davantage dans les différents endroits : les centres commerciaux, les zones huppées voire dans les quartiers les moins chics. Il s'agit d'ailleurs de l'un des problèmes qui se posent pour le secteur, car les intrus sont là. Les salons de coiffure offrent des services de qualité médiocre ce qui se répercute sur l'image de marque des centres. Par ailleurs, les professionnels considèrent que les salons de coiffure ne respectent pas les normes régissant le domaine. Ils sont également, les dermatologues qui pratiquent cette activité, alors que les deux métiers se complètent.