Point de répit pour le pays. La surenchère et la diversion ont semble-t-il la préférence de nos politiques qu'ils soient au pouvoir ou dans l'opposition. L'instabilité qui s'en suit est loin d'alerter sur les dangers qu'encoure le pays. Au contraire cette conjoncture est un pain béni pour ceux qui n'ont rien à proposer au bon peuple dont les attentes sont reléguées aux calendes grecques. Les tensions sociales ajoutées aux problèmes économiques ne font que ternir un tableau déjà sombre. L'invective et l'insulte sont de tous les débats. La calomnie occupe la plus grande place du paysage médiatique. Et on l'accepte comme si c'était une fatalité, on y adhère sans se rendre compte de sa gravité pour l'avenir du pays. Pour les uns, la rumeur et la surenchère sont une arme pour mettre en difficulté le camp adverse, pour les autres, la diversion est un moyen efficace pour détourner l'attention des questions cruciales et des problèmes réels que vit le pays. Certains acteurs de la scène sont passés maîtres dans le jeu de la diversion. On agit souvent en sous-main pour ne pas paraître sur l'écran. Il ne se passe pas ainsi un mois sans qu'on nous gratifie d'une affaire. La thèse du complot avancée il y a quelques mois et qui a défrayé la chronique des semaines durant et que nous avons crue enterrée est de nouveau ressortie des tiroirs pour faire la Une des journaux. Cette fois-ci c'est la justice qui s'en est saisie. Suite à quoi ? Une requête déposée par avocat de la cour qui accuse des hommes d'affaires, des personnalités politiques et d'anciens ministres d'avoir comploté contre l'Etat. Grave accusation sans doute ! Mais, l'on se demande pourquoi un avocat et non pas le pouvoir qui intente un tel procès ? Par ailleurs, pourquoi avoir choisi ce moment précis pour exhumer cette « affaire » de complot ? Niaisement, nous avons cru qu'après le 23 octobre que les cassandres nous promettaient houleux, le bon sens a repris le dessus pour que l'on s'attelle sérieusement à la rédaction de la nouvelle Constitution et que l'on se concentre sur les vrais problèmes du pays pour au moins leur trouver des ébauches d'issues, faute de solutions radicales. Or, voilà les démons de la discorde émergent de nouveau sur scène avec tout ce que cela peut engendrer comme dégâts dont personne ne pourra prévoir l'ampleur. A ce procès intenté s'est ajouté récemment un autre où une chaîne T.V et un président de parti sont accusés d'avoir divulgué un secret d'Etat. Et la liste de ce genre de procès promet de s'allonger encore plus tant qu'on fait de la surenchère et la diversion un moyen de gouverner ou de faire de l'opposition. Saura-t-on mettre fin à cette comédie de mauvais goût et quitter ce terrain boueux pour vraiment s'occuper de ce qui est essentiel ?