Encore un rebondissement dans l'affaire de la jeune fille violée par les policiers, et que nous avons déjà évoquée, et avons relaté les faits, qui laissent coi sur l'attitude de certains agents de l'ordre, censés être les garants de la sécurité des citoyens. Heureusement qu'ils constituent une minorité, laquelle rappelle toutefois les pratiques de certains policiers de l'ancien régime. En effet, la jeune fille a été doublement agressée : Violée, elle se retrouve sur le banc des accusés. Elle est inculpée ainsi que son fiancé d'outrage à la pudeur, lors de son interpellation par lesdits agents, dans une voiture en compagnie de son fiancé, pour l'attitude dans laquelle le couple a été surpris disent-ils, affirment ces agents. Mais que vaut cette affirmation, alors qu'il y a une preuve tangible du viol invoqué par la victime ? L'analyse ADN a révélé par les traces génétiques de l'un des policiers sur les vêtements de la victime. Alors que l'outrage à la pudeur est allégué par l'un de ces policiers accusés de viol et de corruption de surcroît. Que vaut juridiquement le témoignage d'un accusé, sinon une turpitude sans plus, car c'est un moyen par lequel, ces policiers ont essayé de camoufler les actes vils et abjects dont ils étaient les auteurs. Selon l'avocat de la défense, Me Radhia Nasraoui, les charges ont été abandonnées contre le couple concernant l'accusation d'outrage à la pudeur. Mais, le procureur, qui a l'opportunité des poursuites a estimé utile de poursuivre la procédure en interjetant appel. Ce qui implique un retour à la case départ, la jeune fille devant comparaître à nouveau en compagnie de son fiancé. Pour Me Bochra Belhaj Hmida, avocate et militante des droits de la femme, estime qu'il y a « un manque de cohérence et surtout une absence de respect des droits de l'Homme » en expliquant qu'il y a une contradiction entre le juge d'instruction qui a décidé qu'il y a absence de preuves concernant l'outrage à la pudeur, et le procureur qui revient à la charge ce qui , selon elle, met en cause l'indépendance de la magistrature, et par là même son intégrité. Le retard par l'ANC à créer l'instance pour l'indépendance de la magistrature, ajouta-t-elle, est de nature à asservir davantage la Justice au service des politiques.