Il est désormais évident que la mise à l'écart des Rcédistes et destouriens, est devenue une fixation chez certains politiques. Comme si cette interdiction qui sera décrétée sous forme de loi qui toucherait tous ceux qui ont fait partie du défunt R.C.D, du plus haut responsable politique jusqu'à celui qui a présidé une cellule allait, par un coup de baguette magique résoudre les problèmes des Tunisiens et répondre à leurs attentes. Cette exclusion présentée comme moyen d'immuniser la « révolution » n'est au fait qu'une diversion supplémentaire par laquelle on cherche à gagner du temps et surtout un moyen à se débarrasser de potentiels concurrents qui pourraient bouleverser le paysage politique et lui imprimer une autre image que celle enfantée par les élections du 23 octobre 2011. La hargne avec laquelle on s'acharne sur certaines personnes et certains partis comme étant des représentants du régime déchu montre que le bon sens a déserté nos contrées pour laisser place à la surenchère politicienne et aux petits calculs électoraux. Ce la démontre aussi une affligeante perception de la chose politique dans le pays ainsi qu'une dégradation des mœurs à ce niveau bien précis. Aussi et ceci est sans doute le nœud de la question, le manque de visibilité et l'absence d'un véritable programme à même de redonner de l'espoir aux Tunisiens qui ploient aujourd'hui sous le poids de la cherté de la vie et qui subissent de plein fouet les conséquences désastreuses du ralentissement économique.
En lieu et place d'un programme qui rassure sur l'avenir on s'emploie à nous rabattre les oreilles par des questions dont le peuple en a cure. Car au vrai ce qui importe le plus dans la situation qui prévaut, c'est de trouver des solutions, au chômage à la pauvreté et aux tensions sociales qui menacent de rendre encore plus difficile toute amorce de relance économique salvatrice. L'urgence est bien celle-ci et non pas cette loi qu'on mijote pour soi-disant barrer la route au retour des anciens du régime déchu. Le procédé, malheureusement pour ceux qui en font un crédo ne trompe plus personne et l'on sait que tout ceci est fait pour les raisons déjà invoquées, d'autant que hormis les représentants des partis au pouvoir, toutes les autres composantes politiques et celles de la société civile estiment qu'il est du ressort de la justice de statuer sur un tel dossier et non au législateur d'en décider. Car dans ce cas on est à la fois juge et partie étant que ceux qui poussent vers l'adoption d'un tel projet de loi par l'A.N.C, sont ceux-là mêmes qui détiennent le pouvoir exécutif et constituent la majorité au sein de cette assemblée.
Et l'on estime qu'en tout état de cause et quel que soit l'esprit qui préside à la démarche, il est du devoir de ceux en qui le peuple a mis sa confiance de consacrer leurs efforts et leurs énergies à œuvrer pour que le pays recouvre sa santé économique et pour que le peuple se remette à espérer de nouveau en l'avenir, étant aujourd'hui complètement désabusé, mis à part bien sûr les opportunistes qui s'adaptent avec toutes les situations. Et si on raisonnait et agissait en terme d'échéances électorales, celles-ci se gagnent partant des acquis et ensuite des programmes proposés et non par les petites combines qui ne diffèrent en rien de celles qui prévalaient.