«Non au pillage organisé», «Etudiants, agriculteurs et ouvriers réunis pour lutter contre les nouveaux suceurs du sang du peuple», «L'indemnisation est une usurpation des fonds publics», «Nahdhaouis et rcédistes, vous n'irez pas loin» et «Le militantisme n'a pas de prix», tels sont les slogans entre autres brandis hier par des centaines de protestaires, en réaction contre l'indemnisation des anciens prisonniers politiques. Profondément déçus par le rendement et les prestations fournis par le gouvernement actuel, des acteurs politiques, des membres actifs sur les réseaux sociaux et des représentants de l'association des chômeurs ont laissé entendre que la priorité des priorités pour l'heure n'est autre que l'emploi et l'assistance des catégories sociales les plus démunies. Or, les orientations du gouvernement semblent ignorer cette cause pour finalement servir des intérêts personnels et assouvir d'infinies cupidités. Hichem Bouzid, comédien, est bel et bien de cet avis. Pour lui, comme le stipule la religion islamique, l'indemnisation est un péché et contredit les nobles préceptes de cette religion. «Je suis là pour protester contre l'hypocrisie, l'opportunisme et les faux dévots qui disent ce qu'ils ne font pas et prétendent être ce qu'ils ne sont pas. Comment osent-ils dépenser des milliards pour l'indemnisation d'hommes qui n'ont fait que défendre leurs principes, alors que des milliers de Tunisiens continuent à vivre sous le seuil de pauvreté ? Une conduite pareille me semble aussi égoïste qu'intrigante de la part de ceux qui ont toujours plaidé pour des valeurs comme la piété, l'humilité, la modération et le dévouement». Ces Tunisiens soulevés contre ce qu'ils ont convenu d'appeler «une mauvaise gouvernance » semblent être à la page de tous les rouages de la scène politique. «La nomination d'un nouveau gouverneur, ancien rcédiste, à la tête de la Banque Centrale et l'occupation d'autres hauts postes par quelques anciens rcédistes témoignent de l'opportunisme et de la cupidité des nouveaux suceurs du sang du peuple». C'est du moins ce que confirme Aya Ben Ghalia, appelant le peuple à s'armer de vigilance et d'audace pour lutter contre les basses pratiques du régime déchu. «L'une des raisons qui a poussé le ministre des Finances à démissionner est le projet de loi relatif à l'intégration au travail et l'indemnisation de quelque 1.176 personnes qui ont présenté leurs dossiers au ministère des Droits de l'Homme. Dans sa lettre de démission, le ministre a expliqué que cette indemnisation devrait entraîner des dépenses supplémentaires que le budget national ne supporte pas. Toutefois, l'intention de le faire semble être la même. L'adage «après moi le déluge» s'applique parfaitement à eux. Mais, cette chère patrie mérite mieux et aura toujours des enfants valeureux prêts à tout sacrifier pour la défendre».