Tunis - Le Temps - Après l'assassinat de Naim, qui eut lieu il y a quelque temps à Bembla, la sauvagerie a encore frappé, la semaine dernière, à la cité des Berges du lac ,où une fillette de 12 ans a été trouvée morte dans les conditions les plus horribles et inhumaines. Il s'agit de Souhir, une élève studieuse de la sixième année de base, ayant subi les examens de passage en septième année avec succès. Le père, installé à Sfax pour les besoins de son travail dans le secteur du bâtiment, laissa sa femme, déjà dépressive depuis la mort de son fils dans un accident de la route, dans une maison aux Berges du Lac à Tunis. Effondré, il relata avec émotion et douleur les péripéties de cet horrible drame, déclarant que sa fille Souhir, s'était rendue, mardi dernier, accompagnée de son petit frère, âgé de trois ans, vers les sept heures et demie du soir, à une boulangerie de la localité. Le petit revint quelque temps après à la maison sans sa sœur, et sans pouvoir dire non plus ce qu'il était advenu d'elle. Souhir ne reviendra plus jamais, et depuis mardi, la famille ayant perdu tout contact avec elle, alerta la police. La nouvelle de la découverte de son cadavre dans un caniveau était terrassante, non seulement pour les membres de la famille, mais également pour tout le voisinage. Une autopsie, ordonnée par le juge d'instruction, révéla que la jeune victime avait subi des sévices sexuels, par plus d'une personne (deux sortes de spermatozoïdes ressortaient à l'autopsie) avant d'être assassinée, par strangulation. Le jeune homme serait-il l'un de ceux qui ont abusé sauvagement de la jeune fille avant de la tuer? Le corps a été mis dans un sac poubelle, puis jeté dans un caniveau, au niveau de la route nationale 9, à proximité d'un chantier. Ce fut le gardien du chantier qui, attiré par une odeur nauséabonde, jeudi dernier, c'est-à-dire deux jours après la disparition de la petite fille, et s'est empressé d'alerter la police. Toutefois, les agents dépêchés sur les lieux n'avaient remarqué aucune odeur. Ce fut la raison pour laquelle le gardien a été placé en garde à vue, étant retenu comme l'un des suspects, pour avoir donné de faux renseignements en déclarant à tort, que le corps de la jeune victime dégageait une mauvaise odeur. D'après les premiers éléments de l'enquête, la victime avait fait connaissance, depuis quelque temps, d'un jeune homme habitant la même localité, qui prit l'habitude de la rencontrer , au moment où elle sortait faire des achats pour sa mère. Elle était toujours accompagnée de son petit frère, que le jeune homme soupçonné de ce meurtre choyait, pour gagner sa confiance, en lui donnant un bonbon à chaque rencontre. Le bambin a justement raconté à la police que sa sœur , était partie la dernière fois, avec Aammou, (c'est ainsi que le bambin prit l'habitude d'appeler le jeune homme en question) en lui recommandant de retourner à la maison, avec un bonbon pour toute récompense. Aammou, serait-il celui qui, profitant du fait de se trouver seul avec la jeune victime, l'emmena au chantier, attirant de ce fait l'attention du gardien? A ce stade de l'enquête, les conditions dans lesquelles les faits se sont déroulés, restent encore indéfinies tout comme les complices dans ce viol suivi de meurtre, d'une jeune adolescente, dont le seul tort était de n'avoir pas encore suffisamment de discernement pour reconnaître les bons des méchants, agissant de ce fait avec l'instinct d'innocence. Une analyse de l'ADN des deux complices, déterminera avec précision le degré de responsabilité de chacun d'eux dans cette malheureuse affaire.