La chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis a traité une affaire dans laquelle plusieurs personnes sont impliquées dans l'appartenance à un réseau constitué d'une bande de malfaiteurs. Ils sont impliqués dans des affaires de braquage avec agression grave et sous la menace d'armes. L'un d'eux est accusé d'usurpation d'identité en se faisant passer pour un auxiliaire de la justice agent de police exerçant sur ordre des autorités. Il s'agit de trois soldats encore engagés dans l'armée Nationale, un gérant d'une agence de location de voitures, un fonctionnaire exerçant dans une banque de la place, un fonctionnaire de la SONEDE et un employé civil exerçant dans la caserne d'El Aouina. Il s'agit en tout de sept accusés qui ont comparu devant la dite chambre pour répondre de plusieurs graves délits. Le 20 Avril 2009, ils se sont présentés au centre de la poste à la cité Ettadhamen. Ils étaient armés et portaient des uniformes de la police. Ils ont informé le receveur principal qu'ils obéissaient à des ordres de leurs supérieurs et ont mis la main sur une somme de 150.000 Dinars. Avant de prendre la fuite ils ont agressé le receveur. Ce dernier a relaté que le jour des faits, il était en train de vérifier des opérations bancaires, il a été surpris de l'entrée de ce commando dans son bureau pour le menotter. Ils portaient des dossards sur lesquels est écrit « POLICE ». Ils l'ont accusé de produire de faux billets et lui ont intimé l'ordre d'ouvrir le coffre. A ce moment le receveur s'est rendu compte qu'il s'agit d'un hold-up bien monté. Il a commencé à crier et demander du secours. L'un des membres l'a agressé et lui a enfoui en gros mouchoir dans sa bouche pour l'empêcher de parler. Interrogés tous les accusés ont nié leur appartenance à ce réseau. Ils sont revenus sur les aveux donnés au cours de l'enquête préliminaire et devant le juge d'instruction. Les trois soldats ont demandé à ce qu'ils soient jugés devant le tribunal Militaire, sur ce le juge a rétorqué que ce n'est pas à l'accusé de choisir le tribunal devant lequel il doit comparaître. Les soldats ont déclaré avoir été interrogés par les inspecteurs de la brigade de la sûreté de l'état pour crime de complot contre la sûreté de l'Etat. Ils ont déclaré avoir été torturés et soumis à des actes de violence insupportables. Les plaidoiries des avocats ont été axées sur la forme. Plusieurs défauts de procédure ont été constatés. Les délits se sont déroulés dans plusieurs villes du pays d'où un manque flagrant de coordination entre les différentes Directions judiciaires régionales. Sur ce le juge a mis l'affaire en délibéré.