Les médias nationaux ont été conviés mardi dernier à la Maison de la culture Ibn Khaldoun par le syndicat des producteurs de films, le syndicat des réalisateurs tunisiens, l'Association tunisienne de l'animation cinématographique (ATAC) et l'Association tunisienne pour la promotion de la critique cinématographique (ATPCC) à faire le bilan des JCC 2012. Vu le nombre des journalistes présents, trois exactement, on peut déduire que les JCC sont loin et n'intéressent plus grand monde. En effet, une fois la manifestation terminée, plus personne n'y pense et le dossier se ferme jusqu'à la prochaine édition. Pourquoi donc ces syndicats et ces associations rouvrent le dossier de la 24ème session des JCC ? Est-ce pour jeter la responsabilité des lacunes et dysfonctionnements survenus au cours du déroulement de la manifestation sur le comité directeur et d'organisation ? Ce qui est sûr c'est que les représentants des associations et syndicats ont tenté non seulement de faire un bilan peu reluisant de ces JCC mais aussi d'apporter une réflexion sur l'avenir de cette rencontre cinématographique internationale. Il ressort de ce débat, qui fut parfois houleux, qu'en raison de leur présence dans le comité directeur de la 24ème session, ces associations et syndicats ont leur part de responsabilité dans le dysfonctionnement des JCC même si certains d'entre eux ont cherché à se disculper. Car le fait même d'avoir accepté de faire partie du comité directeur les engage et les implique aussi dans l'organisation que d'aucuns ont estimé foireuse. Mais malgré cela le Syndicat des producteurs tunisiens, à titre d'exemple, a réussi à organiser le marché du film malgré l'insuffisance des moyens en partenariat avec Euromed. Najoua Slama est satisfaite des résultats obtenus même si « la direction du festival n'était pas convaincue de l'organisation du marché, mais nous avons tenu bon » a-t-elle déclaré. Une Fondation du marché du film arabe a pris naissance au cours des travaux réalisés dans le cadre du marché et qui réunit le Maroc, l'Algérie, l'Egypte et la Tunisie. Pour sa part, le réalisateur Fathi Doghri, représentant le Syndicat des réalisateurs tunisiens, a indiqué qu'un protocole d'accord de coopération avec la Société française des réalisateurs des films a été établi pour l'organisation dans le cadre des JCC de projections d'une sélection de films de la Quinzaine des réalisateurs qui se déroule tous les ans à Cannes en marge du Festival International du Film mais que cela n'a pas pu se concrétiser pour de multiples raisons dues notamment à la mésentente entre la direction du festival et du Syndicat dont l'implication dans l'organisation des JCC étaient jugée insuffisante par les membres du Syndicat. Le représentant d'ATAC a rappelé que son association a commencé à réfléchir sur les JCC depuis 2009 en travaillant sur le concept de l'organisation des JCC, son fonctionnement et sa direction sur la base d'un partenariat avec le Ministère de la Culture, sauf le choix du directeur qui a été respecté, toutes les autres propositions n'ont pas été prises en compte par le comité directeur. « Mais, notre association a pu organiser une exposition à l'avenue Bourguiba intitulée « Mon cinéma à moi » et qui connu un franc succès » a précisé le représentant d'ATAC. Quant à Mehrez Karoui, président de l'ATPCC, il a souligné que « Les JCC sont devenues un petit festival face à l'hégémonie des festivals comme Dubai, Marrakech, Le Caire et autres et qu'il n'existe pas dans la cartographie des festivals internationaux » insistant sur l'urgence de la mise sur pied d'une organisation permanente. A la fin des débats, tous les protagonistes se sont mis d'accord sur l'organisation d'un comité de réflexion qui impliquerait les associations cinématographiques et le Ministère de la Culture dans le but de réfléchir à la vocation des JCC et à la révision de son règlement général devenu caduc selon les intervenants.