Dans le cadre de ses activités , le Club Tahar Haddad abrite le mercredi 9 janvier à 15h30 la projection du film- documentaire intitulé « Hifa, El kanaâni El maghdour » du réalisateur Ridha Ben Halima, en hommage au poète tunisien Abdelhafedh Makhtoumi, disparu depuis novembre 2011. Seront présents à cette projection, qui sera suivie d'un débat, tous les amis du poète ainsi que des membres de sa famille. Qui est Abdelhafedh Makthoumi ? Surnommé « Hifa » par ses amis et « El kanaâni El maghdour » par lui-même, il fut poète, militant, syndicaliste et combattant. Il s'est éteint à la force de l'âge depuis un an et quelques mois, causant une grande perte sur le plan littéraire et syndical, ayant mené une vie de bohème, se déplaçant entre plusieurs pays arabes (Algérie, Irak, Yémen, Palestine...) , et entre Tunis et sa région natale Siliana. C'était un homme jovial, plaisant et sympathique selon les personnes qui l'ont connu ou côtoyé. Ce fut un altruiste et bon vivant, aimant ses amis et ne détestant pas ses ennemis. Pourtant, il s'est surnommé « El kanaâni El maghdour » (le trahi) sans nul doute à cause d'une quelconque traitrise ou infidélité dont il a été victime. Il fut connu pour son intime conviction de la cause palestinienne et s'est engagé dans la lutte contre l'occupation sioniste, en se joignant à l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP). Durant l'invasion du Liban en 1982 par les forces israéliennes, il publiait ses écrits dans « Le Combat », revue palestinienne, avant de s'installer à Alger pour suivre des études de littérature et de langue arabe. Son parcours littéraire est fourni de plusieurs recueils de poésie dont « Un bruit venu du silence profond », « Face de la patrie », « Un épisode des nuits de Sindbad », « Rien que pour elle », et « Le dernier des amoureux » qui fut publié par l'OLP. Plusieurs poèmes ont également paru dans les journaux tunisiens et étrangers, d'autres ne sont pas encore édités. Le film de Ridha Ben Halima relate la vie du poète en 50 minutes, à travers des témoignages d'amis et de proches d'El kanaâni, qui évoquent sa vie sociale, professionnelle, syndicale et littéraire, mettant l'accent sur cet homme toujours gai qui débordait d'énergie et d'optimisme, ce type qui aimait la vie et qui y mordait à pleines dents, mais toujours avec le cœur et l'esprit penchés vers les soucis de ses concitoyens: telle est l'image que garderont de lui ses proches et ses amis.