Le leader du mouvement islamiste Ennahdha Rached Ghannouchi a approuvé, hier à l'issue d'une rencontre avec le Président de la République Moncef Marzouki, l'idée d'un dialogue national entre toutes les forces politiques du pays , loin de tout esprit d'exclusion. " L'organisation d'un dialogue national sur les grands problèmes du pays et auquel participent toutes les familles politiques sans exclusion est nécessaire afin de dégager un consensus sur la Constitution et un agenda électoral", a déclaré le cheîkh Rached Ghannouchi. Ainsi Ennahdha accepterait de se réunir autour d'une même table avec des représentants de tous les partis légaux, dont Nidâa Tounes (L'appel de Tunisie) de Béji Caïd Essebsi. Lors du congrès du dialogue national organisé par l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Ennahdha et le Congrès pour la République avaient boycotté ce débat en raison de la participation de Nidaâ Tounes qui représente, selon eux, un parti qui recycle les anciens cadres du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD). Le président de Nidâa Tounes a refusé de commenter la nouvelle position du leader d'Ennahdha. " Je ne veux pas commenter les déclarations du Cheïkh Rached que Dieu le bénisse", a affirmé Béji Caïd Essebsi. Le fondateur de Nidâa Tounes a , d'autre part, qualifié ses entretiens sur la situation dans le pays avec Moncef Marzouki de "sérieux " et "importants". Un "ballet politique" se tient depuis hier au Palais de Carthage. Tentant de se mettre au dessus des luttes partisanes, le président de la République a reçu plusieurs dirigeants de partis politiques, dont notamment Ahmed Néjib Chebbi et Maya Jeribi (Parti Républicain), Béji Caïd Essebsi (Nidâa Tounes) , Rached Ghannouchi (Ennahdha), Mohamed Bennour (Ettakatol) et Mohamed Abbou (CPR). Marzouki devrait recevoir aujourd'hui d'autres chefs de partis , dont Hamma Hammami (Front populaire) et Mohamed Goumani ( Alliance démocratique).
Hizb Ettahrir manifestera vendredi pour l'inscription de la Chariaâ dans la Constitution Le parti islamiste radical Hizb Ettahrir a annoncé, hier, qu'il organisera un rassemblement , vendredi, devant l'Assemblée nationale constituante (ANC) pour réclamer l'inscription de la Chariaâ dans la Constitution en dépit du fait que cette manifestation n'a pas reçu une autorisation de la part du ministère de l'Intérieur. "Notre rassemblement pour exiger l'inscription de la Chariaâ devant l'ANC est maintenu", a déclaré Ridha Belhaj , porte-parole de ce parti islamiste. Selon lui, le ministère de l'Intérieur a justifié le refus de notre demande par le fait qu'une association a déjà demandé une autorisation pour organiser des manifestations liées à la célébration du deuxième anniversaire de la révolution durant la même journée devant l'Assemblée.
L'UGTT plaide pour la supression des dettes tunisiennes envers la France L'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) s'est dite favorable à la reconversion des dettes extérieures contractées par la Tunisie sous le régime Ben Ali en investissements dans les régions intérieures. La principale centrale syndicale du pays a déjà entamé une action de lobbying dans ce sens en France. En visite de travail en France à l'invitation du syndicat français Force Ouvrière, le secrétaire général de l'organisation, Houcine Abbassi, a plaidé, hier, au cours d'une rencontre avec le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius pour la reconversion des dettes contractées par la Tunisie auprès de l'Hexagone en investissements dans les régions défavorisées tunisiennes. M. Abbassi devrait, de nouveau, défendre cette idée lors de sa rencontre avec le maire de Paris, Bertrand Delanoë, prévue le 11 janvier Le secrétaire général de l'UGTT qui est notamment accompagné par la présidente de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat, Wided Bouchammaoui, a, par ailleurs, demandé officiellement aux autorités françaises de remettre à la Tunisie les archives concernant l'assassinat du leader syndical Farhat Hached pour déterminer avec certitude les circonstances de ce crime. Houcine Abassi et Wided Bouchamaoui ont été invités à Paris par le Mouvement des entreprises de France (Medef) pour parler de leur expérience de rapprochement entre patronat et syndicat.
Le remaniement doit toucher au moins un ministère de souveraineté, selon le CPR Le président de l'Institut des études stratégiques et membre du Bureau politique du Congrès pour la République (CPR) a fait savoir , hier, que son parti s'attache à ce que le remaniement touche au moins un ministère de souveraineté. " A nos yeux, le minimum acceptable est qu'au moins un ministère de souveraineté soit concerné par le remaniement", a -t-il affirmé hier sur les ondes de la radio Shems FM. Le secrétaire d'Etat de l'émigration et des Tunisiens à l'étranger, Houcine Jaziri, a fait savoir que les ministères de souveraineté seront épargnés. " Le ramniement aurait pu concerner le ministère des Affaires étrangères si le Parti Républicain avait accepté de rejoindre le gouvernement"; a-t-il indiqué. A noter que le mouvement Ennhadha avait proposé au leader du parti Républicain d'occuper le poste de ministre des Affaires étrangères en remplacement de Rafik Abdessalem. Les tractations sur le remaniement ministériel entre les partis membres de la coalition gouvernementale (Ennahdha, CPR et Ettakatol) et d'autres formations, dont l'Alliance démocratique et le mouvement Wafa, se poursuivent . Jusque-là, les partis membres de la Troïka au pouvoir se sont mis d'accord sur la fusion de certains ministères et la création de la fonction de coordinateur général du gouvernement. L'actuel ministre de l'agriculture Mohamed Ben Salem devrait occuper ce nouveau poste. Il serait en même temps le porte-parole officiel du gouvernement Le remaniement devrait, par ailleurs, toucher certains ministères techniques, dont notamment les ministères de l'Education, de l'Industrie et du Commerce.