Les protagonistes de la scène politique et au vu de leurs dernières déclarations semblent être d'accord sur la nécessité de ne tenir compte que de l'intérêt général du pays. Côté partis au pouvoir comme côté partis d'opposition on prône aujourd'hui, le dialogue. Et ce n'est pas peu quand on se rappelle ce que les uns et les autres disaient et se renvoyaient comme accusations et anathèmes brisant tout espoir de rencontre autour d'une même table pour tenter de décrisper le climat politique et donner sa chance au pays pour sortir de l'incertitude qui y règne. Le fait qu'on est parvenu à s'accepter les uns les autres, constitue un pas géant sur le chemin du salut pour que la Tunisie renaisse de ses cendres et appréhende l'avenir sous les meilleurs auspices. Après plus d'une année d'incompréhension et de guerre de positionnement avec son lot de déception et de désillusion, les acteurs de la scène politique donnent l'impression d'avoir atterri sur terre pour voir la réalité en face. Une réalité qui exige que l'on se concerte et qu'on mettre de côté les divergences et les luttes qui ne mènent qu'au désastre. L'exclusion de tel ou tel courant politique ou idéologique est loin de servir la bonne cause et ne fait qu'ajouter à la division que vivent les Tunisiens selon qu'on est de ce bord ou de l'autre. La voie de l'apaisement est la mieux indiquée pour préparer le terrain du dialogue qui, impérativement doit s'inscrire dans une logique constructive pour au bout du compte aboutir à des résultats concrets, que le peuple tunisien attend dans l'espoir de mettre fin au flou qui règne à plus d'un niveau. Petit pays aux moyens modestes la Tunisie ne peut supporter indéfiniment une telle situation qui, inéluctablement, nous plongera dans le chaos. L'apport de Moncef Marzouki Le rôle joué par Moncef Marzouki dans le rapprochement des positions qui s'ébauche mérite considération, dans la mesure où l'homme a pris l'initiative qu'impose le moment et a mis du sien pour que l'on pense désormais à ce qui doit et devrait réunir les Tunisiens et mettre en sourdine tout ce qui est de nature à les diviser. Cette initiative à laquelle les ennemis politiques d'hier adhèrent sans réserve doit être saisie pour passer à l'étape suivante, celle du dialogue franc et surtout responsable pour que le consensus auquel on prétend prenne forme et devienne réalité pour se pencher sur les vrais problèmes de la Tunisie, deux ans après la chute de l'autocratie qui a tant desservi les intérêts des Tunisiens devenus on ne peut plus désespérés de leur avenir et de celui de leurs enfants accablés par le chômage, la marginalisation et le mal-vivre. Cette chance qu'on peut considérer celle de la dernière heure et que nous apporte le bon vent du second anniversaire de la révolution, on doit s'y accrocher. Certes, la partie d'ici l'entame du dialogue annoncé est loin d'être facile, tellement les points de divergences sont nombreux et souvent noueux, mais quand la bonne volonté s'y met, la voie devient passante, avec les nécessaires concessions de part et d'autre et une bonne dose de confiance au moment de mettre tout sur la table. Cette entreprise de salut mérite tous les efforts et les sacrifices pour qu'elle soit couronnée de succès. Aux leaders politiques de jouer la bonne carte et de démontrer le degré de maturité qu'ils ont atteint en faisant preuve d'autorité au sein même de leurs partis pour freiner l'élan de leurs bases et faire preuve d'humilité les uns envers les autres. C'est à ce prix et à ce prix uniquement qu'on parviendra à dépasser les contentieux et à enterrer la hache de guerre pour donner au pays les moyens de sa résurrection et l'immuniser des dangers qui le guettent.