Par Zouheir Ben Jemaa (Consultant en hôtellerie) Le 14 Janvier 2011, ce sont les jeunes de la Tunisie désemparée, filles et garçons, qui ont réussi à sauver l'honneur de leurs parents en chassant l'un des plus grands tyrans du 20ème siècle ! Les jours qui ont suivi, ont servi de leçon au monde entier qui a admiré la culture et la maturité de ce grand peuple de Tunisie qui a empêché le désordre et le chaos pendant que les sbires du dictateur essayaient par tous les moyens d'étouffer la révolution ! Une fois l'essai transformé, les politiques sont entrés en scène pour récupérer le bébé et en revendiquer la paternité. Des élections pourtant transparentes ont notifié l'abstention de la moitié des électeurs et écarté stupidement près du quart pour cause d'émiettement des voix tant il y avait de partis ! Après les palabres, les petitesses et les lâchetés, des épousailles contre nature ont été scellées par des politiques de pacotille et des experts de salon, et le réveil fût des plus durs, car toutes les promesses électorales n'avaient engagé que ceux qui les avaient faites. Dès le départ, trop de discours politiques et médiatiques n'ont cessé d'alimenter le fantasme du péril islamique. Ceci a poussé les dirigeants d'ENNAHDHA de s'enfermer dans une logique de fuite en avant pour rater ainsi l'occasion de gagner du terrain par la conviction et la souplesse de notre religion si tolérante. La nouvelle majorité de l'ANC a pris pour devise le principe de Staline qui consiste à réclamer haut et fort : « ce qui est à moi est à moi et ce qui est à toi est négociable ». La logique élémentaire pour réussir une transition démocratique aurait été de publier la liste noire des journalistes, celle des juges et celles des hommes d'affaires et hommes politiques pour laisser la justice faire son travail, permettre la réconciliation des Tunisiens entre eux et surtout mobiliser les forces vives de la nation pour relancer l'économie. Au lieu de cela, nous avons assisté de la part de nos gouvernants à un laxisme plus que suspect envers les djihadistes et les pseudos comités de protection de la révolution composés pour la plupart d'anciens truands et d'anciens RCDistes. Ces initiatives ont Sali l'image de la Tunisie, nui à l'activité du Tourisme et freiné l'investissement intérieur et extérieur car il y avait un discours mobilisateur pour la violence. Ainsi nous avons perdu une année, et sommes devenus un pays sans projet et le plus grave, sans confiance en l'avenir, et les premiers à blâmer sont les politiques et la société civile qui est pour l'instant plutôt timide ! L'opposition n'a pas raté une occasion pour exploiter les aléas de la politique incarnés dans l'impatience de l'opinion, les querelles semblent permanentes et les haines sans cesse renouvelées. Les deux blocs qui se sont dressés l'un contre l'autre n'ont aucune chance de réussir tant qu'ils ne reconnaîtront pas que les Tunisiens ne seront réconciliés que par la cohabitation des deux avec la laïcité comme base d'accord. La laïcité c'est le partage des connaissances, la liberté des pensées, donc l'ouverture à la création et non l'enfermement dans l'obscurantisme ! Notre société minée par le chômage de masse et la pauvreté, ne pourra s'en sortir que par l'union contre la violence et contre la corruption et ceci est avant tout l'affaire des institutions républicaines. Ceux qui aspirent à sortir le pays de son marasme doivent élaborer un contrat programme entre les électeurs et les candidats au nom de l'urgence et de l'intérêt général. Nos vieilles pierres vous diront que sauf à aborder les questions de fond qui touchent tous les Tunisiens sans exception, le futur dialogue national débouchera sur un échec ! Il faut recoudre ce qui est déchiré entre les Tunisiens, les Imams de l'information devraient quitter la radicalité oppositionnelle qui fait toujours fi de la réalité du terrain et de l'union de notre population. Ce qui s'est dit sur A2 la semaine dernière est honteux venant de la part d'une chaine publique qui se veut le symbole du professionnalisme et d'un pseudo journaliste en mal de vedettariat s'il n'est pas à la solde d'un courant extrémiste. Enfin le Qatar qui prétend soutenir les révolutions arabes, est dénoncé pour sa préférence à soutenir les Djihadistes de tout bord comme il le fait actuellement avec les combattants du MALI, là aussi il faudra que les consciences s'insurgent contre tout ce qui est nuisible à l'intérêt national !!!