Notre confrère , Sabeur Mkacher, chef de service, des affaires juridiques, au journal Assabah, comparait aujourd'hui devant le juge d'instruction au 20ème cabinet, près le tribunal de première instance de Tunis, pour répondre des délits, sur la base desquels il avait été inculpé par le procureur de la République du même tribunal, en date du 10 janvier dernier. Cette inculpation est intervenue suite à la diffusion par notre confrère, le même jour au journal Assabah, d'un article concernant une affaire qui a fait couler beaucoup d'encre et a défrayé la chronique de tous les médias écrits et audio-visuel : celle de l'homme d'affaires Fethi Dammak. Sabeur Mkacher, connu pour sa droiture et son professionnalisme selon la plupart des confrères, doit répondre d'accusations qui sont: . « Diffusion de documents joints au dossier d'instruction, avant qu'ils ne soient révélés en audience publique, ou qu'il y ait eu poursuite judiciaire sur la base desdits documents ». . « Révélation des données personnelles à des tiers en vue d'en tirer personnellement profit, ce qui est de nature à nuire aux concernés par ces données, et complicité » Et ce, en vertu des articles 32, 61 du décret-loi n°115 en date du 2 novembre 2011, relatif à la liberté de la presse et de l'édition, ainsi que des articles 13, 87 et 89du règlement intérieur n°63 du 27 juillet 2004, relatif à la protection des données personnelles. A ce propos, le centre de liberté de presse de Tunis a fait paraître un communiqué, dans lequel il demande que cette affaire soit classée tout comme toutes les affaires similaires. Par ailleurs, Dans une déclaration au centre de Tunis de la liberté de presse Me Charfeddine El Kellil, avocat de Sabeur Mkacher, a considéré que « son client n'a nullement enfreint la loi, et n'a aucunement violé le secret de l'instruction. Bien au contraire, il a traité le problème de manière purement professionnelle », a-t-il encore souligné. De son côté, Me Mondher Cherni, avocat de l'Unité de surveillance et de documentation concernant les pressions exercées sur la presse en Tunisie, au sein du centre de la liberté de presse, a déclaré que « ce qui s'est passé concernant notre confrère, constitue une violation certaine de la liberté de presse, surtout qu'il n'a fait que traiter une information, comme un tout évènement de presse, que tout journaliste a le droit de traiter. Il n'a pas publié de documents, ni de procès verbaux ou autres écrits émanant d'une autorité de Justice. Quoi qu'il en soit, il n'y a eu aucune décision officielle, de la part du juge d'instruction pour l'interdire » a-t-il encore précisé. Quant à l'Association Nationale des Jeunes Journalistes, elle a convoqué dans un communiqué paru dernièrement, tous les journalistes à un sit-in de protestation devant le palais de Justice de Tunis, aujourd'hui vendredi, à partir de 8h30 du matin, en signe de solidarité avec notre confrère Sabeur Mkacher.