Le système de subventions continue d'alourdir le budget de l'Etat. Une enveloppe de 4200 millions dinars a été allouée au titre des dépenses de compensation pour l'exercice 2013. Ces dépenses représentent 15,7% du budget de l'Etat tunisien. C'est énorme par rapport aux dépenses de développement ou d'investissement où l'enveloppe réservée ne dépasse pas les 5500 millions de dinars. Entre temps, les décideurs économiques continuent de crier la pesanteur de la caisse de compensation. « On ne peut guère préserver ce système nuisible », déplorent les uns surtout en l'absence d'une clé de répartition efficiente et efficace des dépenses de compensation. D'ailleurs, une réforme va être entreprise pour pallier les défaillances du présent système de manière à assurer une meilleure orientation des dépenses de compensations pour ne pas léser la population la plus Contraste : La population la plus démunie ne profite pas amplement de la caisse de compensation en Tunisie. Selon un communiqué publié récemment par l'INS : « malgré que les ménages pauvres représentent près de 15,5% de la population tunisienne, ils ne perçoivent que 12% de l'enveloppe totale des subventions ». Ceci n'exclut pas toutefois le rôle inestimable joué par la caisse de compensation en tant que « filet de protection sociale pour la population pauvre pour laquelle les subventions représentent 20,6% de la valeur totale de leur consommation alimentaire contre 10,3% pour la population la plus aisée », souligne le communiqué. Même si le système de subventions contribue un tant soit peu à réduire les inégalités entre les ménages tunisiens, la rentabilité et la faisabilité dudit système arrive aujourd'hui à son terme. C'est pour remédier à cette problématique qu'une réforme va être lancée pour restructurer la caisse de compensation de manière à orienter les subventions vers les catégories plus méritantes, qui sont les plus démunies. Ainsi et après une première réforme structurelle lancée en Juillet 2003 ayant pour objectif d'assainir le système de compensation, d'alléger les charges de la caisse et d'associer le secteur privé dans les activités concurrentielles et d'établir un système de contrôle systématique sur les circuits de production, transformation et commercialisation, Elyes Fakhfakh, ministre des Finances vient d'annoncer la mise en place d'un nouvelle réforme en la matière. L'enveloppe qui sera réservée à la nouvelle réforme est située autour de 4,2 milliards de dinars. Actuellement et toujours selon l'INS, des simulations sont engagées afin de faire ressortir et déterminer l'impact découlant des programmes publics sur l'éradication de la pauvreté. Les résultats de cette analyse serviront d'élément moteur pour appuyer la politique de répartition équitable des ressources affectées à la réduction de la pauvreté. Le dilemme reste à savoir comment conduire un tel système qui devrait préserver le pouvoir d'achat du consommateur le plus démuni tout en allégeant la pesanteur des dépenses de compensation qui pèse sur le budget de l'Etat et donc sur la collectivité publique.