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Les professionnels asphyxiés
Corps de métiers Endettement du secteur hôtelier
Publié dans Le Temps le 06 - 02 - 2013


La taxe de séjour jugée aberrante
Le phénomène de l'endettement prend de l'ampleur que l'actuelle crise du secteur n'a pas arrangée. Sous l'effet de la croissance, les flux de crédits contractés annuellement pour financer les investissements et la croissance ont fini par accumuler un encoursd'endettement vis-à-vis du système bancaire relativement important.
la majorité des 840 hôtels que compte le pays est endettée et le nombre des unités lourdement endettées et qui n'arrivent plus à honorer leurs engagements vis-à-vis des banques prêteuses s'élève à 200 hôtels. Malgré les multiples tentatives de solutionner cette question et à défaut d'un traitement frontal et audacieux, elles ont toutes échoué, ce qui enfonce le secteur dans la logique de la crise.Pour cela, une étude a été menée durant six mois (décembre 2011-juin 2012) par le ministère du Tourisme en collaboration avec le ministère des Finances, la Banque centrale de Tunisie et la Banque Mondiale et a abouti finalement à la création de sociétés de gestion d'actifs.Cette décision jugée sévère a été contestée par les hôteliers réunis le jeudi à Hammamet autour de leur Fédération. La plus part des professionnels ont tiré la sonette d'alarme estimant que le patrimoine hôtelier risque de leur échapper et passer aux mains des entreprises étrangères. Cette société de gestion d'actifs comme l'explique Béchir Milad et Habib Bouslama a pour vocation essentielle le rachat des dettes des 140 unités endettées auprès des banques tunisiennes à un prix déjà négocié qui ne dépassera pas le quart du montant de dette. Ce fonds agira en société de gestion d'actifs. Il peut ainsi devenir propriétaire des hôtels en termes de gestion, de vente ou de fermeture.. Ridha Taktak de Mahdia estime que ce projet fin prêt a été déjà entériné lors d'un conseil interministériel et sera bientôt soumis à l'ANC d'ici fin mars. Nous devrons bouger et entendre notre voix car aucun de nous n'a été sollicité . Il faut dire que notre secteur est le plus pénalisé et le plus taxé. Pourtant c'est un secteur responsable de 7% du PIB, de 350 000 emplois directs, c'est-à-dire près de 1,5 million de personnes, sans parler du secteur de l'artisanat et du puissant effet d'entraînement sur tous les secteurs de l'économie, et enfin d'une contribution à hauteur de 50% à la couverture du déficit de la balance commerciale. Zakaria Zgolli a estimé que les différentes crises depuis la guerre du Golf en passant par la crise de septembre 2001 et celle de Djerba ont affecté le secteur hôtelier. La trésorerie des hôtels en pâtira et ce sera la première cause de l'endettement des hôtels! « Au 31 décembre 2010 dit-il , l'endettement du secteur touristique arrêté au 31 décembre 2010 à 3411 millions de dinars. En 2011, les créances impayées et en contentieux ont été actualisées à 835 millions de dinars soit 23% des crédits en cours du secteur contre une moyenne nationale égale à 12%. Le taux d'intérêt appliqué par les banques de développement aux entreprises hôtelières entre 1988 et 1996 a été fixé à 15% permettant aux banques de dégager une marge égale à 6,97% alors que la marge maximale autorisée par la circulaire de la BCR était fixée à 3% . Cette infraction se traduit financièrement par une surfacturation irrégulière d'intérêts égale à 19,8% du montant total des intérêts facturés par les banques au cours de la période 1988 à 1996 estimée à 176.1 millions de dinars. Les contrats de crédits établis par les banques de développement stipulent le paiement des intérêts d'avance et ce en infraction des dispositions de l'article 35 de la circulaire de la BCT n° 91-22 en date du 17 décembre 1991, qui disposent que les intérêts à long terme sont payables à terme échu et décomptés à partir de la date à la quelle le compte du bénéficiaire a été crédités. Cette irrégularité est aggravée par l'application de la formule de détermination des intérêts payables à terme échu au lieu de la méthode de l'intérêt rationnel définie par l'article 20 de la même circulaire. Cette double irrégularité correspond à la perception d'avance des intérêts conventionnels majorés des intérêts sur les intérêts conventionnels. Ce qui se traduit financièrement par une surfacturation irrégulière d'intérêts égale à 12% des intérêts facturés depuis 1988 estimée à 817.7 millions de dinars » . Agacés par cette situation, qui finalement ne leur cause que des désagréments, certains hôteliers estiment que la question est cruciale. Ils se demandent comment maintenir, dans ce contexte, l'activité touristique. Wajdi Skhiri et Fehi Harzallah de Monastir expliquent que le tourisme est un secteur exportateur de biens et de service. Son apport est considérable pour l'économie du pays alors pourquoi offrir nos hôtels à des étrangers ? C'est inadmissible pour nous hôteliers et surtout pour nos employés qui risquent de se retrouver dans la rue. Qui va les embaucher et leur donner du travail si nos unités seront bradés et vendus à des prix bas. ? Je crois le rôle de la Fédération est primordiale piur faire face à ce projet » Mohamed Belajouza Président de la FTH est très conscient de ce problème . Le bénéficiaire final c'est la banque. Qui est derrière ce fonds ? Qui va le financer ? je ne sais pas.Ce projet est considérée comme un «non-sens». Cette décision a été prise sans aucune concertation avec la profession. Selon certains responsables de la banque centrale, cette société de gestions d'actifs permet selon eux de restructurer le secteur banquier .Nous la refusons car un nombre important d'unités risquent de disparaître définitivement du paysage touristique tunisien ? Le danger est là. La menace guette la profession. Peut-être ils ne veulent pas de nous alors que c'est secteur créateur d'emplois et de pourvoyeur de devises. »Nous venons de charger un cabinet d'avocats pour défendre notre cause. Nous irons plus loin et nous baissons pas les bras »
La taxe du séjour : sans la concertation des pros!
L'hôtellerie refuse toute taxe sur les hôtels , car cette taxe du séjour plomberait le secteur et par ricochet la compétitivité de l'offre tunisienne dans une concurrence internationale féroce. Cette mesure va totalement à l'encontre de tout l'effort fait depuis plusieurs années ans pour redorer le blason hôtelier tunisien.La grogne est à son comble chez les hôteliers. A l'origine, l'application de cette nouvelle taxe que Slim Dimassi et Ridha Taktak jugent «aberrante». En effet, le gouvernement tunisien a décidé d'instaurer une taxe sur les séjours dans les hôtels tunisiens, à partir du 31 octobre 2013. Cette taxe s'élève à 2 dinars ( 1 dinar = 0,50 euros) par nuitée sur chaque résident de plus de 12 ans. Raouf Ghadhab de Sousse estime que cette décision n'a pas été prise en concertation avec les professionnels du secteur touristique et le ministère. Nous attendrons à la mise en place d'une taxe aéroportuaire comme cela se fait en Egypte et en Turquie. M Ghadhab s'est interrogé sur la manière de récolter cette taxe. Qui va s'en occuper ? L'hôtelier deviendra t-il un intermédiaire dans la chaîne de collecte de cet impôt surtout que cette taxe de séjour ne fait partie du chiffre d'affaires de l'hôtel. il serait préférable de faire payer un droit d'entrée des frontières Tunisiennes 10€ correspondant à une période moyenne des séjours de 10 jours, ainsi les prix catalogues resteraient inchangés et n'affecteront pas la concurrence. » M Belajouza a estimé que cette taxe doit être payée à l'entrée de nos frontières car beaucoup de touristes maghrébins par exemple ne résident pas dans les hôtels et louent souvent des villas. Un autre problème préoccupe la profession. Il s'agit de la TVA qui demeure élevée en Tunisie a avoué Boubaker Bouzrara alors qu'en Croatie par exemple le Gouvernement a décidé de baisser sa TVA de 15 points pour le secteur touristique, passant donc de 25% à 10%.Cette baisse de la TVA sera effective à partir du 1er janvier 2013 et certains hôtels ont déjà annoncé une baisse de leurs tarifs de 5 à 10%.Le Ministère du Tourisme de la Croatie espère que la baisse de la TVA favorisera les investissements et l'emploi dans le secteur touristique, comme cela s'est produit dans les pays qui ont appliqué la même mesure. La Tunisie pourra comme l'affirme Mounir Sahli de Djerba baisser son taux de TVA . Ce qui permettra aux opérateurs de dégager des revenus supplémentaires qui ne quitteront pas l'établissement et permettra dans un deuxième temps de créer plus d'emplois. Bref et comme l'ont conclu Sonia Fékih , Mohamed Daya et Habib Bouslama, « Nous sommes le secteur économique le plus important et le plus touché ! Nos entreprises sont en danger. Si la situation perdure il y aurait un grand risque pour toute la profession. Béchir Miled appelle à la création d'une cellule de crise au seon de la FTH. Mohamed Belajouza et Zakaria Zgolli plaident pour une campagne qui vise à offrir à toutes les composantes de la société, aux décideurs et aux acteurs de la vie publique, l'opportunité de dialoguer, de manière profonde et sereine, avec les hôteliers afin d'améliorer l'image de notre tourisme. « L'objectif d'un tel débat, est que toutes les parties prenantes aboutissent à une vision commune qui soit consensuelle et solidement articulée pour qu'elle guide et inspire toute stratégie ou mesure à venir pour booster notre tourisme » Un deuxième rendez-vous a été fixé pour le 12 février à Soviva à Sousse en présence de tous les hôteliers du pays. Dans ce contexte difficile et face aux chantiers qui restent à conduire, il nous appartient de continuer à nous engager pour l'avenir et à être solidaires car notreprofession est réellement menacée a conclu Raouf Ghadhab


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