Le chef de service de médecine légale à l'Hôpital Charles Nicolle à Tunis, Moncef Hamdoun a déclaré à la TAP que l'autopsie pratiquée sur la dépouille de Chokri Belaid a révélé que le défunt a succombé à des blessures par balle. Les balles extraites de la dépouille lors de l'autopsie réalisée mercredi et qui a duré quatre heures (de 16h à 20h), en présence du procureur de la République, Tarek Chkiwa, seront soumises à l'expertise balistique pour déterminer le type de l'arme employé par les meurtriers. La dépouille de Chokri Belaid, assassiné mercredi devant son domicile à El Menzah 6(Tunis), a été remise à sa famille hier matin, a ajouté Dr Hamdoun.
Le ministère de l'Intérieur appelle à cesser les déclarations «irresponsables» Le ministère de l'intérieur rejette les déclarations que l'ancien ministre Lazhar Akremi, leader au Mouvement Nidaa Tounès, a données, hier, à une radio privée, et à travers lesquelles il se serait attaqué à des cadres sécuritaires. Dans un communiqué, le ministère s'étonne de ces déclarations qu'il considère « irresponsables » et « calomnieuses à l'égard de l'institution sécuritaire et de ses hauts cadres ». Il estime que les atteintes contre les institutions constitutionnelles et la remise en question de l'appareil sécuritaire, outre des tentatives d'ingérence dans ses affaires ne peuvent que conduire « à l'anarchie et à l'inconnu », soulignant que l'esprit de responsabilité exige le renforcement de l'unité nationale et l'arrêt des "déclarations irresponsables", lit-on dans ce communiqué. Lazhar Akremi avait fait, hier matin, une déclaration à la radio Shems FM dans laquelle il a cité trois noms de cadres de la ssreté qu'il qualifie d'« extrémistes qui sèment la terreur et se cachent derrière les incidents violents dans la capitale et certaines régions du pays ».
Nouveaux affrontements au centre-ville de Tunis entre manifestants et forces de l'ordre De nouveaux affrontements ont eu lieu, hier, après-midi, avenue Habib Bourguiba, à Tunis, entre forces de l'ordre et des manifestants en colère suite à l'assassinat, mercredi, de Chokri Belaïd, secrétaire général du parti des patriotes démocrates unifié. Les forces de l'ordre ont tiré des bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants qui ont fui vers les rues adjacentes. A noter qu'un grand nombre d'étudiants et de partisans du Front populaire se sont rassemblés hier matin devant le théâtre municipal de Tunis revendiquant la chute du gouvernement et la dissolution de l'Assemblée nationale constituante. Ils accusent certaines parties qu'ils qualifient de « rétrogrades et fanatiques religieu», d'être derrière cet assassinat.
Grève générale et protestations dans le gouvernorat de Siliana Les activités économiques,administratives, sociales et éducatives ont été paralysées hier dans toutes les délégations du gouvernorat de Siliana, suite à la grève générale, lancée à l'appel de l'Union régionale du travail et des représentants des partis politiques, des organisations et de la société civile dans la région. Cette grève a été décidée aprés une réunion tenue, mercredi soir, pour évaluer la situation générale dans le pays, à la suite de l'assassinat de Chokri Belaid, secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié, et coordinateur général du Front populaire. D'un autre coté, des représentants de la société civile ont observé un sit-in devant le gouvernorat de siliana appelant les autorités "à agir avec célérité afin de faire face à toutes formes de violence verbales, corporelles et politiques, et "d'arrêter les responsables de ce crime odieux". Lors de ce sit-in, des slogans ont été levés contre le gouvernement et le mouvement Ennahdha, appelant au départ des responsables des directions régionales appartenant à ce parti, à commencer par le gouverneur de la région et tous ceux qui ont été nommés au cours de la période transitoire . Par la suite les protestataires se sont dirigés au local d'Ennahdha à Siliana et ont détruit ses équipements.
Fermeture des établissements scolaires français en Tunisie les 8 et 9 février 2013 L'ambassade de France à Tunis annonce, dans communiqué publié hier sur son site Web, la fermeture de tous les établissements scolaires français, en Tunisie, exceptionnellement, les 8 et 9 février 2013.
Arrêt des cours les 8 et 9 février dans tous les établissements universitaires Les cours seront suspendus les 8 et 9 février dans tous les établissements universitaires. Ils reprennent lundi 11 février, selon un communiqué du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique publié hier.
Le Mufti de la République : « tuer un être humain est un crime proscrit par toutes les religions » Le Mufti de la République tunisienne Othman Battikh a estimé, hier, que « tuer un être humain est un crime odieux proscrit par les religions, les coutumes et les lois universelles car il ne respecte pas le droit à la vie et porte atteinte à l'intégrité physique ». Le Mufti de la République présente ses condoléances à la famille de Chokri Belaid, secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié qui a été assassiné mercredi 6 février. Dans un communiqué, le Mufti de la République a appelé « tous les tunisiens à bannir la discorde et les conflits, à faire prévaloir le sens de la responsabilité, à protéger les acquis de la révolution et à renforcer les valeurs communes d'entente, de tolérance et de sécurité ».
L'UMAT appelle l'Etat à assumer ses responsabilités dans la protection des citoyens L'Union des Magistrats administratifs tunisiens (UMAT) a exprimé, hier, sa "vive consternation" suite à l'assassinat du militant et avocat Chokri Belaid. Cet "acte criminel odieux" est contraire aux valeurs de la société tunisienne, estime l'UMAT, dans un communiqué. Elle appelle l'Etat à "assumer sa responsabilité" dans la protection des citoyens en général et les hommes politiques et les syndicalistes en particulier. L'UMAT appelle également à dévoiler rapidement l'identité des commanditaires de ce crime ignoble et de les traduire en justice afin qu'ils soient sévèrement punis. L'union a insisté aussi sur la nécessité de contrer toute forme de violence, qu'elle soit physique ou morale, en particulier les assassinats politiques, pour garantir la pérennité de l'Etat et préserver la paix sociale dans l'intérêt supérieur de la Nation.
Coordination des universitaires pour la démocratie Pourvu que ce soit du concret Conscients du tournant vers lequel vire la Tunisie après l'assassinat de Chokri Belaïd, secrétaire général du Mouvement des patriotes démocrates, les universitaires ont décidé de créer une coordination pour mieux instaurer la démocratie dans notre pays. La décision a été prise hier, lors d'une assemblée générale tenue à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion à Tunis. Le nom de la coordination n'a pas encore été fixé, mais c'est sous la houlette de la Fédération Générale de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (FGESRS) que les universitaires envisagent de travailler. La Tunisie a besoin aujourd'hui, et plus que jamais de ses compétences, notamment les universitaires qui ont une grande responsabilité à assumer de par leur vocation. Leur rôle ne se limite pas uniquement à inculquer aux futures générations les sciences et le savoir. Ils sont également, les garants de la démocratie dans le pays. Conscients de l'importance de cette mission, surtout lors de cette phase très critique, où la Tunisie risque de basculer vers un inconnu obscur, ils tentent de mieux s'organiser pour contribuer à l'instauration de la démocratie. Les universitaires s'inquiètent aussi pour la stabilité de la patrie et le chaos vers lequel elle pourrait être amenée. « C'est dans cet objectif que la coordination des universitaires pour la démocratie a été créée », déclare Nizar Ben Salah, universitaire et syndicaliste. Dès lors, ils ont décidé d'œuvrer en parallèle avec la coordination nouvellement créée et qui regroupe des partis politiques, des organisations, des associations ainsi que d'autres structures. Finalité : « contribuer à la réussite de la transition démocratique », ajoute le Professeur Ben Salah. Concept En fait, la démocratie n'est pas pour l'universitaire un simple concept théorique et qu'il inculque aux jeunes étudiants dans les établissements. C'est tout un processus qu'il faut accomplir. C'est une démarche, un objectif à atteindre. Mais comment ? Par quel moyen ? Peut-il accomplir cette mission, en ce moment crucial marqué par une ambiance tendue ? Pour ce faire, il est appelé aujourd'hui et plus que jamais, à veiller à la socialisation des valeurs démocratiques dans les enceintes universitaires. Sa mission doit dépasser le jeu politique pour viser de manière plus constructive l'environnement dans lequel il exerce. Il est supposé aussi faire preuve d'une grande capacité d'écoute et de gestion des tensions qui risquent de dégénérer aussi bien du côté des étudiants que de ses collègues surtout après la reprise des cours prévue pour le lundi, 12 février. La mission de l'universitaire s'annonce très délicate. Il aura à laisser de côté toute appartenance politique pour défendre une valeur universelle vers laquelle tous les Tunisiens aspirent. La Démocratie.