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La faute à ce système, désormais vétuste et inefficace
L'indiscipline scolaire
Publié dans Le Temps le 27 - 08 - 2007

Il est impératif de réviser notre système disciplinaire actuel qui devient vétuste et presqu'inefficace devant des cas d'indiscipline de plus en plus « modernes ».
C'est un régime qui a certes fait ses preuves sur trois décennies, étant considéré à l'époque comme révolutionnaire du fait qu'il a supprimé le châtiment corporel et l'a remplacé par des méthodes plus humaines qui, loin de tyranniser l'enfant, vise à le responsabiliser devant ses actes et les conséquences qui en découlent dont il se doit de répondre.
Une discipline ainsi conçue barre sans doute le chemin à ceux qui prônent encore le retour aux « bonnes vieilles méthodes », à savoir la fessée, les coups de baguette, les gifles... Ces méthodes sont révolues à jamais ! Inutile d'en parler. Mais, il faut le dire, le régime disciplinaire actuel, basé sur un principe de gradation, allant du simple avertissement au renvoi définitif, ne répond malheureusement plus aux aspirations des parents ni aux attentes des enseignants. En effet, les actes d'indiscipline ont changé de formes et de nature, car l'élève d'aujourd'hui n'est plus celui des siècles derniers, l'attitude des parents et des enseignants vis-à-vis de la fonction de l'école a également évolué et la société tunisienne se modernise et se mondialise et, par conséquent, notre école subit tous ces bouleversements qui influent automatiquement sur le comportement de nos jeunes. En effet, en matière de discipline, Il y a aujourd'hui des choses qu'on ne peut plus exiger des élèves : personne ne prétend maintenir le silence absolu dans sa classe pendant quinze minutes de suite, pourtant cela était possible et même obligatoire avec les générations précédentes ! Les bavardages, les interpellations bruyantes, les déplacements sans autorisation, les chuchotements, les cris, les disputes, les sonneries des portables et j'en passe. Tous ces actes qui nuisent certainement au bon déroulement du cours méritent d'être sanctionnés au moins par un avertissement et pourtant ils passent parfois inaperçus, car pour passer un avertissement à l'administration, il faut bien remplir un formulaire pour chaque délit commis, ce qui constitue une grande perte de temps pour la classe, surtout lorsqu'il s'agit de sanctionner trois ou quatre élèves par séance, d'où le fait que certains professeurs s'en abstiennent et tâchent de rétablir l'ordre à leurs manières, tant bien que mal. Et même si le professeur passe son avertissement à l'égard d'un élève insolent ou perturbateur, encore faut-il l'approbation du directeur pour que la sanction soit valable. Ainsi, la sanction peut perdre de sa valeur et de son objectif immédiat (un rappel à l'ordre de l'élève indiscipliné) puisqu'elle ne parvient aux parents par voie postale qu'après un mois ! Pendant ce temps, l'élève puni peut récidiver. Ce sont là quelques exemples d'actes indisciplinés qui se déroulent quotidiennement en classe et qui sont considérés comme des cas d'incivilité; d'autres sont encore plus graves et plus fréquents, allant jusqu'à la violence physique aussi bien contre les élèves que contre les adultes (personnel administratif et corps enseignant), souvent, les équipements, les locaux et les voitures des enseignants ne sont pas épargnés. Il faut imaginer l'ampleur des dégâts et le coût des réparations surtout au terme de chaque trimestre. Tenir une classe est devenu aujourd'hui une tâche difficile, surtout pour les jeunes enseignants qui sont affrontés à une situation toute autre que celle qu'on leur a théoriquement montrée en formation. Ces jeunes professeurs découvrent dès les premiers jours qu'ils ont affaire à des jeunes trop bruyants, dissipés et impétueux qu'il leur est impossible de dompter.
Que faire ? Avant de répondre à cette question, il faut chercher les véritables causes de cette recrudescence de l'indiscipline chez nos jeunes : serait-ce une révolte contre l'autorité de l'adulte exercée doublement sur les enfants, par les parents à la maison et par les enseignants à l'école ? S'agit-il d'un refus ou d'une contestation des règlements scolaires en vigueur qu'ils considèrent trop rigides et humiliants ? Ou encore peut-on assimiler ce phénomène d'indiscipline à une négation pure et simple des valeurs sociales et culturelles jugées démodées par les jeunes d'aujourd'hui dans un souci d'établir de nouvelles règles de jeu mieux adaptées à leurs goûts, à leurs préoccupations et à leurs caprices ?
Venons-en aux solutions qui restent d'ailleurs de simples propositions non définitives dictées par les transformations, tous azimuts, subies par nos institutions scolaires qui connaissent en permanence des réformes structurelles et pédagogiques influant non seulement sur le parcours scolaire de nos enfants mais aussi sur leur comportement. Partant du principe que tout système disciplinaire doit être à la fois souple et ferme, c.-à-d. adaptable aux circonstances sans cesse variables, il est nécessaire qu'il favorise un climat éducatif propre à responsabiliser l'enfant et à lui faire comprendre le devoir d'être coopératif et solidaire tout en témoignant du respect aux personnes avec lesquelles il est en contact (élèves, profs, surveillants...) et au milieu auquel il appartient(école, collège, lycée). Mais il faut dire qu'il n'y a pas de recette magique en matière de discipline car nous sommes dans un domaine qui évolue continuellement et c'est pourquoi les meilleurs régimes sont ceux qui s'accommodent facilement aux nouvelles réalités pédagogiques. Aucun régime disciplinaire dans le monde ne peut prétendre à endiguer parfaitement l'indiscipline scolaire, encore moins ses causes. Dans certains pays développés où l'indiscipline a pris des proportions alarmantes, les autorités ont eu recours à l'installation de caméras de surveillance dans la cour et les couloirs de l'établissement scolaire, mais la situation ne semble pas s'améliorer. De même un même régime peut être praticable dans une région et pas dans une autre : cela dépend énormément du niveau de vie des élèves et du milieu social auquel ils appartiennent, les cas d'indisciplines enregistrés dans les zones périphériques (banlieues et villages) ne sont pas de même nature que ceux qu'on retrouve dans les zones urbaines (capitales et grandes villes). Et c'est pour cette raison que les règles préétablies doivent subir les révisions et les adaptations adéquates.
Toutefois, la réussite ou l'échec d'une discipline est tributaire du degré de coopération de la famille ; en effet, cette dernière doit aider l'école dans sa tâche pédagogique et disciplinaire, car l'autorité parentale reste toujours le levier principal de l'éducation. L'école, à son tour, est là pour compléter l'action éducative de la famille. Car l'école ne peut rien faire à un enfant qui vient en classe détenant déjà un statut trop permissif de ses parents et avec un esprit trop « ouvert » reçu au sein de sa famille : l'école reste souvent impuissante devant de tels cas.

Pour ce faire, des mesures immédiates visant surtout à prévoir les cas d'indiscipline doivent être prises dès la rentrée scolaire :
- L'affichage mural (dans la cour, dans les salles de classe, aux vestiaires, dans les toilettes...) de slogans destinés à la sensibilisation des élèves au respect d'autrui et aux valeurs de la civilité et de la citoyenneté.
- Un rappel quotidien (à travers la Radio de l'école, pendant la récréation) des conséquences graves que pourrait encourir un élève suite à une indiscipline ou une violence (verbale ou physique) commise contre un camarade, un professeur ou un surveillant.
- L'information des parents sur l'indiscipline de leur enfant doit se faire illico par téléphone portable (dont le numéro doit être exigé par l'administration au début de l'année) surtout lorsque la conduite de leur enfant est jugée dangereuse pour ses camarades ; et ce en attendant que le courrier leur parvienne par voie normale, histoire de gagner du temps et donner plus d'efficacité à la sanction reçue.
- Un bon emplacement « stratégique » du bureau du surveillant général pourrait contribuer à l'évitement de plusieurs cas d'indiscipline, surtout lorsqu'il donne sur la cour, ce qui permet une bonne vigilance et une intervention rapide et efficace en cas d'un acte de violence. Malheureusement, dans la plupart des collèges et des lycées, les bureaux des surveillants généraux sont situés un peu à l'écart.
- De même, la présence de temps en temps d'un responsable administratif (proviseur, directeur, surveillant...) à l'heure de l'entrée et de la sortie des élèves pourrait désamorcer bien des cas d'indiscipline, parce que là aussi, devant l'établissement, les disputes et les bagarres sont très fréquentes, incitées souvent par des bandes de jeunes intrus qui viennent semer le trouble devant les collèges et les lycées.
- En cas d'indiscipline, abstraction faite de la sanction reçue, il faut faire réfléchir l'élève sur les mobiles de ses actes et de leurs conséquences dont il ne peut se rendre compte qu'après coup, pour lui faire assumer sa responsabilité et l'amener à se repentir tout en lui montrant que la discipline est une partie intégrante de la vie scolaire. Pour cela, il faut créer au sein de tout établissement une cellule d'écoute formée de professeurs, de parents et de spécialistes en sociologie et en psychologie en vue d'œuvrer pour le dialogue avec les élèves qui doivent comprendre que le régime disciplinaire leur garantit la sécurité et protège leurs droits en tant qu'élèves tout en leur assurant une vie scolaire consacrant le respect mutuel et sans violence.
Espérons que la rentrée prochaine apportera les réformes nécessaires, efficaces et satisfaisantes au régime disciplinaire en cours qu'il est grand temps de réviser suite aux grands changements subis par l'école tunisienne.


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