L'enquête sur le meurtre du martyr Chokri Belaïd avance-t-telle comme il se doit ? A cette question les réponses sont aussi variées que contradictoires. Le ministre de la Justice a promis de déployer les moyens nécessaires afin de mettre la main sur les coupables, et le Juge d'instruction s'attelle depuis quelque temps à élucider les tenants et les aboutissants de cette affaire, qui est la première dans son genre depuis la Révolution. Cependant, les composantes de la société civile s'inquiètent de l'influence de certains sur la bonne marche l'enquête, eu égard à cette remise en question persistante de l'indépendance de la Justice. Personnalités politiques mises en cause ? Le bâtonnier de l'ordre des avocats Me Chawki Tebib, intervenant sur la chaîne Nessma, a déclaré que le comité de défense de feu Chokri Belaïd, demandent à ce que « certaines personnalités politiques soient auditionnées par le juge d'instruction, telles que Moncef Marzouki, le président de la République Ali Laârayedh, ministre de l'Intérieur, et également Mohamed Ben Salem, ministre de l'agriculture, sous peine de se retirer de l'affaire si leur demande n'est pas satisfaite ». Dans la même émission, le frère du défunt Chokri Belaïd a affirmé, que ce dernier « a été menacé directement par le ministre de l'agriculture Mohamed Ben Salem, à l'issue d'une émission télévisée. Il lui aurait dit, toujours selon le frère du défunt : « tu regretteras ce que tu viens de dire ». Faire appel à un observateur international Pour sa part, Me Radhia Nasraoui, juriste et militante des droits de l'Homme demande de faire appel au comité international d'enquêtes, qui interviendrait uniquement à titre d'observateur,souligne-t-elle. Cela se justifie devant le malaise actuel au sein du cabinet du ministre de la Justice et ses conseillers, fait-elle remarquer. En tout état de cause il n'y a pas d'indice précis, ou concret, et en attendant, l'enquête suit son cours, et le magistrat instructeur œuvre à identifier et cerner les coupables par tous les moyens .