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Défis cinématographiques et crise politique
Chronique
Publié dans Le Temps le 17 - 02 - 2013

Le cinéma tunisien de fiction entretient avec le réel un rapport de proximité qui a entravé sa diversification en genres. Un film tunisien se veut depuis toujours un objet sérieux à la limite de la pesanteur, arrimé à l'histoire. La comédie est rare et plutôt potache, l'anticipation inexistante, et le thriller caricatural.
Pour le « spectateur ordinaire du cinéma « (expression empruntée à Jean-Louis Schaeffer) voir un film tunisien équivaut à un moment de « déplaisir » auquel l'immense majorité de nos concitoyens semblent avoir renoncé. Pour les plus téméraires, on continue à voir le cinéma tunisien par devoir avec la quasi-certitude de se retrouver confrontés à des films qui se ressemblent du point de vue des approches et des questions qui les travaillent. La fiction semble essentiellement nourrie de l'Histoire. Une Histoire telle que se la représente l'auteur, pesante, inhibitrice de toute velléité d'émancipation de toute possibilité de bonheur. Le naturalisme dominant dans la fiction est la traduction de cette quasi-défaite de l'imaginaire pourtant structurant dans le processus créatif qui mine notre cinématographie depuis deux décennies. L'explication avancée, toujours la même, est que le monde est en souffrance et que le contexte ne se prête pas aux digressions puériles et joyeuses sur une société en crise. Admettons. Mais le cinéma n'est pas réductible aux histoires qu'il raconte, il les transcende par la mise en scène appelée à enchanter (par le biais de l'Art) le plus désenchanté des mondes. C'est à ce niveau que le bât blesse. Cette croyance en l'obligation de fidélité au réel qui fait l'économie de son questionnement par les moyens du septième art est ce qui est au fondement de la crise structurelle dans laquelle est confortablement installé le cinéma tunisien. Le mal de vivre sous un un régime autoritaire, l'angoisse quant au devenir d'une société qui s'islamise, l'emprise du groupe sur l'individu constituent des tendances sociologiques lourdes (parmi d'autres) qu'on ne saurait contester. Il n'est écrit nulle part que le cinéma se doive d'en être l'exact reflet. Plus, la permanence de cette posture, hypothèque le futur du cinéma tunisien si on entreprend d'en anticiper le devenir. Le moment révolutionnaire a accouché d'un monstre dont l'emprise sur l'ensemble des rouages de l'Etat ne fait que s'affermir de jour en jour. La société civile est bien là vigilante mais ne combat pas avec les mêmes armes. Les laissés pour compte le sont toujours et ne voient rien arriver des promesses suscitées par l'après 14 Janvier. L'Etat connaît un surcroit de privatisation avec une simple substitution d'une clique mafieuse revancharde à une autre qui a régné durant vingt-trois ans. Que peut le cinéma face à tout ça ? Continuer à faire des films de simples réceptacles des soubresauts de la grande histoire ne peut qu'approfondir la crise multiforme que connaît le secteur. La réhabilitation de l'imaginaire en tant que ressource pour la créativité s'impose en ces moments d'incertitude et de morosité générale. Ce faisant ce n'est pas tant une fuite dans les méandres du rêve que les cinéastes tunisiens auront entrepris, mais un retour salvateur à l'essence même du cinéma dont l'ancrage dans le réel n'a jamais été antinomique avec la sollicitation de toutes les ressources de l'imaginaire dans les différentes phases de l'acte créatif.

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