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Entre espoirs et déficit d'histoires
Cinéma Tunisien
Publié dans Le Temps le 23 - 07 - 2011

On a souvent reproché au cinéma tunisien son manque d'idées, son imaginaire étriqué, sa propension à la redite et son extériorité par rapport à l'histoire et à la géographie du pays. Du point de vue du spectateur lambda, le cinéma tunisien serait tunisois par excellence, obnubilé par la question de la femme, circonscrit à la Médina en tant qu'espace exclusif de la représentation. Un cinéma désincarné totalement coupé des réalités de la Tunisie qui soliloque tout en se regardant le nombril.
Ce jugement injuste et difficilement tenable est néanmoins révélateur de l'ampleur de la faille qui s'est creusée depuis une quinzaine d'années déjà entre les Tunisiens et leur cinéma. Le cinéma tunisien ne plaît pas en raison de l'indigence de ses fables, de la difficulté qu'il éprouve à « fictionner ». Le spectateur désormais nourri au biberon des fictions télé égyptiennes, mexicaines, syriennes coréennes, et depuis quelques années tunisiennes, n'a évidemment pas les mêmes exigences vis-à-vis de ces feuilletons coulés tous dans le même moule. On demande plus au cinéma (et c'est tant mieux), plus de quoi ? Difficile à dire. Plus de réalisme et plus d'affabulation, plus d'enracinement et plus de diversité, plus de liberté de ton et plus de respect du contexte arabo-musulman dans lequel le cinéma s'épanouit. Demandes contradictoires auxquelles les créateurs devraient être attentifs sans nécessairement chercher à y apporter des réponses, art et populisme n'ayant jamais fait bon ménage. Faire tout porter à la dictature, comme le font certains cinéastes aujourd'hui est un argument aussi peu tenable que leur rapide reconversion au « Révolutionnarisme ». L'oppression n'est pas toujours un frein à l'imaginaire, elle peut être aussi un catalyseur. La censure ne fait pas les films et elle n'est pas responsable du mauvais cinéma. Et puis combien de scénarios charcutés ces dernières années, très peu probablement, les cinéastes tunisiens sont sages et disciplinés, leur subversion se limitant très souvent au dévoilement d'un bout de sein, à un coït mal filmé ou à une homosexualité suggérée. Le cinéma tunisien n'a pas son Jaibi. Les cinéastes établis sont de bons pères de famille qui se sont trouvés à faire des films. En dépit de tous ses dysfonctionnements, la tant honnie commission d'aide à la production a globalement fait preuve d'ouverture même aux pires moments du règne de Ben Ali, fortement aidée en cela par des créateurs frileux et timorés.
L'extraordinaire laboratoire qu'est la Tunisie, six mois après la chute du régime, avec ses contradictions, ses clivages exacerbés, ses théories du complot à foison, ses intégrismes de tout bord, ses espoirs inouïs, ses angoisses à n'en plus finir est une source inépuisable d'idées pour le cinéma. L'alibi de la dictature n'est plus opposable par les cinéastes à la doxa. Des imaginaires libérés après un long enfermement dans des prisons intérieures ne sont pas nécessairement les meilleurs garants de la maturation tant attendue de notre cinéma. Difficile d'effacer d'un trait des décennies de compromissions de tout genre, de retrouver d'emblée ses sensations d'artiste après une longue période d'hibernation volontaire. Il y a toujours cette jeunesse bouillonnante dont la rage peut être créatrice dans le chaos ambiant, et des cinéastes (pas très nombreux) qui ont su préserver leur autonomie et créer en toute indépendance. Attendons donc et espérons que ce grand corps malade fasse sa Révolution.


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