31 agressions contre 52 journalistes dont 16 femmes Le Centre de Tunis pour la liberté de la presse vient de publier son rapport sur les atteintes contre la liberté de la presse enregistrées au mois de février dernier. Le rapport mentionne une dégénérescence latente et continue du nombre des atteintes. 31 agressions ont été enregistrées contre 52 journalistes. Ils sont 36 hommes et 16 femmes exerçant dans 5 chaînes de télévision, à avoir subi des attaques. Quelques uns travaillent dans deux chaînes privées, une chaîne appartenant à une association et deux étrangères. D'autres exercent dans sept radios, dont cinq sont privées, l'une est associative et l'autre émet sur internet. D'autres journalistes exerçant dans cinq journaux ont été attaqués. Deux de ces journaux sont privés, un est l'organe d'un parti politique, un est public et l'autre étranger. Les journalistes des sites électroniques n'ont pas été épargnés par la violence. Six sites ont été ciblés, ainsi qu'une agence de presse. Tout cela est accentué par des menaces de mort proférées à l'encontre des journalistes après l'assassinat de Chokri Belaïd. Elles visaient des journalistes comme Soufiène Chourabi, Zied el Héni, Néji Bghouri, Ramzi Bettibi, Naoufel Ouertani, Haythem Mekki et Ali Laâbidi. Le risque de disparition physique est le plus grand danger que doit affronter le secteur de l'information après la Révolution. Des menaces qui peuvent contraindre et apeurer certains journalistes. Leur audace serait altérée. Les agressions des forces de sécurité contre les journalistes, surtout lors des manifestations n'ont pas cessé de se poursuivre. Le Centre en a dénombré 13 atteintes qui ont touché 32 journalistes au mois de février. Le doute commence à s'installer quant à l'amélioration des relations entre les agents de sécurité et les chevaliers de la plume. Former davantage les agents de l'ordre dans l'attitude à prendre avec les manifestants et les journalistes s'impose. Une nouvelle forme d'atteinte est parue au mois de février. Il s'agit de brouiller les ondes des radios privées ou l'arrêt de l'émission des radios. L'Office National de Télédiffusion est pointé du doigt. La radio associative « Sawet al Manajem » a été brouillée, dimanche 3 février à deux reprises. La radio « Oxygène FM », a vu ses ondes interrompues durant des heures le 6 février pour non paiement des redevances de diffusion estimées à 88 mille dinars. Après négociation avec l'Office, une date limite a été fixée pour le 18 février faute de quoi cette radio devra être condamnée au silence. Le nombre de journalistes poursuivis par la Justice a baissé au mois de février. Un seul cas a été enregistré. Le ministère public a interjeté appel contre le non lieu au profit de la journaliste d'Achourouk Mouna Bouazizi. Cela ne diminue en rien les menaces d'intenter des procès contre des journalistes et des blogueurs faites par des personnalités partisanes et autres membres de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC). Des forces progouvernementales ont multiplié leurs attaques contre les journalistes après le 6 février. Dans les manifestations progouvernementales les slogans contre les médias ont été scandés à plusieurs reprises. Le Centre de Tunis pour la Liberté de la Presse, revendique la protection des journalistes qui ont été la cible de menaces de mort. La lenteur dans leur protection pourrait être fatale. Il faut mettre fin aux campagnes d'intimidation et d'incitation à la haine contre les journalistes. Les agents de l'ordre qui ont agressé des journalistes doivent être traduits en justice. Il appelle à l'accélération de la création de la Haute Instance de l'Information Audio Visuelle. Cette Instance étudiera les difficultés que connaissent les nouvelles radios régionales. La création d'un fonds d'aide pour ces radios est recommandée. Ce fonds pourrait être financé par les entreprises publiques et une partie des impôts. La publicité publique doit être répartie de façon équitable. Assisterons-nous à un changement d'attitude après la formation du prochain gouvernement ?