Par : Mahjoub Lotfi Belhedi (Directeur d'une structure de formation & d'études)-Par l'emploi des expressions de concession : « Bien que... » « quoique », je commence mon testament aux prêcheurs de la haine et d'apostasie dans nos lieux de culte. Chers compatriotes, Bien que nous partagions les mêmes syllabes, et les mêmes structures lexicales, nous méditons différemment notre langue mère -l'Arabe- sous ses divers aspects pré-coraniques, coraniques et post-coraniques ! Quoiqu'en apparence nous évoluions au même niveau de la phonétique, nous émettons des paroles et nous tenons des discours sur des fréquences et des bandes passantes trop distantes ! Malgré que nous avons hérité ensemble le même legs civilisationnel, nos perceptions sont si éloignées ! Bien que je me revitalise chaque jour des sources inépuisables de tolérance de l'Islam sunnite au rite Malékite, considérée par notre prophète " Les gens vont aller très loin avec leur monture, et ils ne trouveront guère quelqu'un de plus savant que le savant de Médine. ", vous œuvrez sans relâche à nous faire cloitrer à l'intérieur des dogmes d'Ibn Taymiyya et du Wahabbisme orthodoxe ! Bien que je sais que vous savez pertinemment qu'il n'existe pas d'évêque ni de clergé dans l'islam, pourtant vous obstinez à tenir le rôle d'intercalaire ! Ceci dit, je vous rappelle que : - Mon fossile humain data de plus de sept mille ans av. J.-C, où ma civilisation Capsienne régna incontestablement sur terre durant des millénaires !... - Mon acceptation dans la cour des grandes nations data de trois mille ans sous « le rayonnement cosmique » de Carthage... - Ma généalogie maternelle remonta à l'ère de la Kehena dont Ibn Khaldoun lui attribue des pouvoirs exceptionnels dans son ouvrage El Ibar -tome 7- et la présente comme : « la cavalière des Amazigh jamais eu dans l'histoire...une guerrière qui défend la terre de ses ancêtres »... - Ma généalogie paternelle se greffa à un marchand Phénicien bien errait dans la méditerranée, trouva en Carthage le havre et l'élan... - Ma nouvelle renaissance spirituelle data vers 670 dont j'étais le fondateur de la grande mosquée de Kairouan – la Mecque d'Ifriqiya – et le premier architecte de la première université théologique moderniste au monde arabe : la Zitouna... - Ma bonne progéniture donna naissance à la première constitution sur la sphère arabo-musulmane en 1861 et à l'éclosion d'une nouvelle génération de révolution sociale inédite au monde arabe – la révolution du 17 décembre 2010/14 janvier 2011-... - Mon profil face-bookien ressemble à tous et à personne.. J'incarne le pluriel au singulier Chers compatriotes, Certes, la langue de Voltaire, de Goethe ou de Shakespeare ne vous tente pas, ne passe pas...j'ajusterai mon message en langue hiéroglyphe où l'art figuratif est intense et omniprésent, peut-être parviendrez-vous, cette fois-ci, à m'identifier parfaitement ... qui sait ? De quoi je parle? Evidemment de la Tunisie En hiéroglyphe, le nom propre Tunisie est traduit en une suite d'images d'animaux et autres symboles significatifs, à savoir : un félin, un rapace, un morceau de pain, un poussin, un cours d'eau et un bras bien ouvert ! Au-delà des interprétations mythologiques, cette plage figurative présente notre mère la TUNISIE en véritable citadelle gardée par un félin et un rapace, et en un vrai grenier parsemé de morceau de pain et de poussin, le tout oscille autour d'une mer déferlante au bras civilisationnel ouvert ... Qui suis-je ? Bien évidemment, je suis tunisien En hiéroglyphe, cette fois-ci la Cobra remplace le félin et le rapace, elle symbolise la vie divine et l'ordre et considérée comme la déesse de Bouto - l'ancien sanctuaire de la haute Egypte-... quant aux autres figures, elles se sont reproduites en doublure par rapport à la première plage pour réaffirmer le génome fertile de cette terre. Chers compatriotes, Je vous tends la main pour reconstruire notre patrie en lettre hyégrolyphe... Acceptez-vous l'exécution de mon testament?