Le ministère regrette le recours à la grève et réaffirme son attachement au dialogue Taux de suivi de 90% selon le syndicat
Les enseignants du secondaire ont observé, hier, une grève en signe de protestation contre les résultats «décevants» des négociations lancées avec le ministère de l'Education sur les revendications de la corporation. Les enseignants ont répondu ainsi à un mot d'ordre de grève lancé par le syndicat général de l'enseignement secondaire rattaché à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT). Ce syndicat qui compte plus de 60.000 affiliés a annoncé, hier, un taux de participation à la grève de plus de 90%. «Le taux de suivi de débrayage a atteint plus de 90%. Dans certaines régions comme Sfax, Sousse et le Kef nous avons enregistré des taux proches de 100%», a affirmé Lassaâd Yaâkoubi, secrétaire général du syndicat.Et d'ajouter« à travers ce débrayage, nous ne cherchons qu'à protester contre les atermoiements et le manque de sérieux du ministère de tutelle». M. Yaâcoubi a indiqué que les propositions avancées par la délégation gouvernementale lors d'une réunion de conciliation tenue mardi “ne répondent pas aux revendications des enseignants contenues dans la motion professionnelle de la commission administrative sectorielle tenue le 2 novembre". La grève concerne tous les enseignants exerçant dans les établissements d'enseignement secondaire ( lycées secondaires, collèges, collèges techniques, collèges et lycées pilotes, établissements d'éducation physique) ainsi que les professeurs chargés des fonctions de directeurs d'institution éducative, les censeurs et et les enseignants rattachés à l'administration.
Revendications d'ordre financier Les principales revendications des enseignants du secondaire sont à caractère financier. Il s'agit essentiellement de l'augmentation de la prime de la rentrée scolaire, de l'allocation d'une prime dite «prime de pénibilité de la profession» au profit de tous les enseignants, la révision des montants des augmentations salariales liées aux promotions. Les enseignants réclament également la généralisation de l'octroi des bourses universitaires aux enfants des enseignants du secondaire et le doublement de la prime du Bac sport à partir de 2013-2014. Ils appellent aussi à la publication des résultats des promotions professionnelles pour les enseignants d'éducation physique, à l'intégration des maîtres recrutés après le 30 juin 2005 dans le grade de professeur du premier cycle et leur permettre de jouir des promotions professionnelles à partir de 2015 D'autres revendications sont d'ordre règlementaire ou pédagogique. Il en est ainsi pour la retraite optionnelle pour les enseignants à l'âge de 55, la révision de la représentativité des professeurs au sein du conseil de l'établissement éducatif, l'intégration de tous les enseignants intérimaires à partir de janvier 2013 et la réduction des heures de travail pour les enseignants rattachés à l'administration. Ces derniers sont désormais obligés de de travailler 37 à 39 heures par semaine.
Respect du droit syndical En réaction au débrayage des enseignants, le ministère de tutelle a indiqué dans une déclaration publique qu'il respecte le droit syndical tout en réaffirmant son attachement au dialogue avec les syndicats. “Le ministère souligne son respect du droit syndical et du droit des enseignants de défendre leurs intérêts par les voies légales. Il souligne également son attachement au dialogue en tant que mécanisme pour la résolution des problèmes posés", a-t-il précisé. Et d'ajouter: “ nous nous sommes attachés lors des rencontres de négociations, y compris celle tenue le mardi 20 novembre, à réagir positivement aux revendications syndicales, à caractère réglementaire, financier, social ou pédagogique". Le ministère a , par ailleurs, exprimé son “regret" pour la décision de recourir à la grève, tout en rappelant que la partie syndicale a exigé que toutes ses demandes soient satisfaites, y compris de nouvelles revendications qui n'ont pas fait l'objet de négociations auparavant. Il a aussi réaffirmé sa disposition à améliorer les conditions matérielles et professionnelles dans lesquelles exercent les enseignants, et ce, dans les limites des possibilités et des équilibres financiers de l'Etat.