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La pente savonneuse du didactisme
Sur nos écrans « Manmoutech » de Nouri Bouzid
Publié dans Le Temps le 31 - 03 - 2013

Manmoutech démarre sur les chapeaux de roue, une mise en scène alerte installe le drame et sa toile de fonds. Du 14 Janvier à la fin d'El Kasbah 1, « Manmoutech » retrace l'itinéraire de deux amies Aicha (Souhir Ben Amara) voilée et Zeineb ( NourMeziou) en passe de le devenir sous la pression de son fiancé Brahim ( Lotfi Abdelli), homme d'affaires installé à Nice.
Les deux jeunes filles sont employées dans une pâtisserie- salon de thé. Zeineb y est serveuse pour payer ses études de stylisme. Aicha est pâtissière dans le même établissement, elle s'est trouvée obligée de travailler suite à la mort de sa mère pour subvenir aux besoins de ses sœurs et de son père. A la faveur de l'insurrection de Janvier 2011, Hamza( BahramAloui) le frère islamiste de Zeineb s'échappe de prison et retrouve sa famille qui a beaucoup pâti de ses choix politiques. Un amour secret le lie à Aicha dont l'apparente rédemption le soulage. Brahim, mouillé avec les Trabelsi trouve en une alliance possible avec les islamistes un moyen de se refaire une virginité. En imposant le voile à Zeineb, et en se rapprochant de Hamza son frère il entreprend une mue censée l'immuniser contre d'éventuelles représailles. Cette trajectoire parallèle des deux héroïnes qui aboutira à leur affranchissement est parsemée de menaces du fait de la domination masculine, du danger islamiste, des métamorphoses de la rue et du poids de l'institution familiale. Thématiques omniprésentes dans le cinéma de Bouzid dont l'engagement pour la cause de la femme et celle des libertés ne s'est jamais démenti. Fidèle, le réalisateur l'est aussi resté pour son cinéma naturaliste et engagé sur la pente savonneuse du didactisme dont « Manmoutech » constitue la matérialisation par excellence. Concise et efficace dans ses débuts, la fable de « Mille feuilles » (titre français du film) se voit lestée de personnages secondaires et de situations aux objectifs essentiellement explicatifs qui l'affaiblissent. Méchants salafistes, maman veule, papas castrés, patron obsédés tout y passe pour héroïser Aicha et Zeineb dans le combat qu'elles mènent à armes inégales qu'elles mènent contre la société. Plus, ce qui relevait du caméo (Apparition fugace du réalisateur dans son propre film) dans les autres films de Nouri Bouzid prend dans « Manmoutech » de l'ampleur. Nouri Bouzid campe le rôle d'un accordéoniste aveugle ami des deux jeunes filles, tragiquement disparu dont le corps est montré par intermittence en train d'être préparé pour la morgue. Ces plans qui viennent ponctuer différents blocs du film parasitent la narration et produisent comme une réappropriation du scénario par son auteur au détriment de ses personnages. Qu'à l'instar de la femme, l'artiste soit sujet à la folie intégriste personne ne le conteste. Ce qui est contestable c'est la productivité de cette figure dans une histoire qui n'en avait vraiment pas besoin pour le spectateur du moins. Parsemée de formules à l'emporte-pièces pléonastiques par rapport à des situations plutôt bien amenées (par moments) par la mise en scène, « Manmoutech » bascule dans le pensum où le cinéma croule sous le poids d'un discours convenu et somme toute très convenable. Restent les acteurs et l'excellent travail entrepris avec eux par Nouri Bouzid. Sur ce plan pas de surprise, notre réalisateur national est le maître incontesté en la matière. Souhir Ben Amara (à qui on aurait pu éviter quelques crises d'hystérie) passe à la faveur du rôle de Aicha un palier dans sa jeune carrière. Nour Meziou, est convaincante dans sa fragilité, sa colère et sa fausse ingénuité. Bahram Aloui dont c'est le premier vrai rôle au cinéma réussit une interprétation toute en nuances. Lotfi Abdelli fait étalage encore une fois sous la direction de Nouri Bouzid de toute l'étendue d'un talent qu'il n'exprime malheureusement que par intermittence et toujours sous la houlette d'un grand directeur d'acteurs.

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