L'inflation, cet ogre qui rogne sans pitié le pouvoir d'achat du consommateur tunisien a atteint au terme du premier trimestre de l'année en cours le seuil frénétique de 6,5%. Une inflation de type ouverte qui s'approche imperturbablement d'une inflation à deux chiffres pour parler de l'inflation galopante. C'est une première en Tunisie, l'inflation atteint des sommets et le pouvoir d'achat du consommateur tunisien est au plus bas. Comment faire pour endiguer ces tensions inflationnistes et cette spirale qui risquent de détruire l'équilibre déjà dangereusement entamé de la stabilité sociale traînant dans son sillage l'économie au désordre? En passant d'un taux d'inflation de 3,1% durant les trois premiers mois de l'année 2011 à 5,4% au cours de la même période de l'année 2012, nous sommes cette année à un écart de 0,7 points par rapport à l'année antérieur et à 3 points d'écart par rapport à l'année 2011 avec un niveau historique de 6,5%. Une frénésie des prix à la consommation familiale qui aura des répercussions néfastes aussi bien sur le consommateur, sur l'investisseur que sur l'épargnant. Une inflation larvée réduit les incitations à des investissements productifs et pénalise l'exportateur tunisien. Que fera la Banque Centrale de Tunisie pour endiguer cette menace rampante qui fulmine aujourd'hui l'environnement des affaires et tourmente la paix sociale du pays ? Impassible, le Gouverneur de la BCT continue de prôner l'accalmie et de rassurer l'opinion publique sur la situation économique et financière du pays. Si la situation est maîtrisable comme il laisse entendre qu'elle serait sa potion magique à prescrire pour tempérer les tensions inflationnistes et tranquilliser le consommateur tunisien qui croule sous le fardeau des charges insupportables et exténuantes? Le consommateur tunisien crie son désarroi. Le couffin de la ménagère s'alourdit avec une hausse de 8,8% des prix alimentaires. La viande rouge devient aujourd'hui un produit de luxe pour le Tunisien à revenu moyen. Outre l'effet importé des prix des produits de base et des produits alimentaires, le panier des biens à la consommation familiale s'enchérit à tous les niveaux. A la dégradation du pouvoir d'achat du consommateur s'ajoute le chômage technique et les problèmes financiers qui érodent les entreprises en difficulté, d'où bon nombre de salariés se trouvent sans le sou privés de leurs rémunérations mensuelles. Une situation dramatique qui nécessite des mesures urgentes à même d'alléger les tensions sociales. Une inflation à deux chiffres sonnerait le marasme économique et social du pays.