A l'heure qu'il est tout le monde vit dans la tourmente de la flambée des prix des produits alimentaires entraînant dans son courant ravageur la détérioration implacable du pouvoir d'achat du consommateur tunisien. Du plus haut niveau de la pyramide jusqu'à la base, on ne jure que par les stratagèmes à trouver et aller chercher et dénicher dans d'autres galaxies extra terrestres à même de venir à bout les tensions inflationnistes et vaincre la hausse frénétique des prix des produits de base ou de consommation courante. Des niveaux des prix exorbitants. D'ailleurs, le consommateur à revenu moyen ne parvient plus à satisfaire à ses besoins les plus élémentaires. Les niveaux de prix atteignent leur summum. Une cellule de suivi des prix a été constituée au plus haut niveau (présidence du gouvernement), toutefois, rien ne tempère et la situation devient alarmante. Le gouvernement lie cette conjoncture aux raisons cycliques, à des raisons liées aux déboires sécuritaires et à la divagation des mentalités chez les Tunisiens après la Révolution. Samir Abid, chef Cabinet auprès du ministère du Commerce affirme même que les prix de certains produits alimentaires ont enregistré un léger repli par rapport à la même période de l'année dernière (dont les prix du piment doux, du poisson, des carottes…) ! Par ailleurs et à cause des instabilités sécuritaires, 60% des produits sont vendus hors circuits de distribution. Il attribue également cette ardoise salée à la « saisonnalité » des produits ou encore au caractère cyclique de certaines cultures maraîchères sous serre. Comme si le consommateur tunisien a subitement changé d'habitude de consommation après la Révolution ! D'ailleurs, le représentant du ministère du Commerce trouve normal que les prix de certains produits soient un peu élevés et appelle les consommateurs à rationaliser leur consommation pour les produits maraîchères sous-serre. Ces arguments prétextes nous amènent à la déduction que : une descendance dans l'appréciation de la situation de la part du gouvernement et du consommateur font qu'ils sont diamétralement opposés. Chacun aborde le dilemme avec sa propre perception. Pour lutter contre la frénésie des prix alimentaires, le ministère du commerce semble trouver la formule magique : mixage entre le dialogue et la répression. 24 entités ou points de vente ont adhéré au programme de maîtrise des prix lancé par le ministère. D'ailleurs des commerçants bizertins, ont revu à la baisse volontairement leur prix de vente. Un programme qui reste toujours dans le vague. Mais est-ce suffisant pour contrer le commerce illicite, la vente anarchique et la tendance à la spéculation? Pour le moment, le consommateur n'a pas le choix et continue de payer les pots cassés. Néanmoins, le gouvernement garde espoir et table sur un taux d'inflation de 3,5% d'ici la fin de l'année. Un objectif utopique et qui prête à équivoque avec l'éventuelle disposition annoncée par le même gouvernement pour abaisser de nouveau le taux d'intérêt directeur. Un rabaissement qui ne peut qu'accroitre les tensions inflationnistes.