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La fête dans la diversité et l'adversité
Témoignages
Publié dans Le Temps le 10 - 04 - 2013

Si on veut, on peut, dit le proverbe. Les forces de l'ordre ont enfin voulu appliquer la loi et assurer la sécurité des manifestants et la manifestation est passée sans encombre. C'est la meilleure image que retiendront tous les Tunisiens qui étaient de la fête, ce 9 avril 2013, elle restera gravée dans leur mémoire et pourrait, peut-être, estomper celle d'un certain 9 avril 2012.
Ce jour-là, on a assisté à une vraie police républicaine tant souhaité par les Tunisiens et qui fait leur fierté. Toutefois, nous n'y avons pas vu que des réconciliations, puisque la fêté était tripartite, l'adversité ainsi que la diversité étaient, également, de la partie, question de chasser le mauvais il, très probablement. La première, devenue coutume était, bien entendu, entre les partisans du gouvernement et les forces démocratiques, la seconde, elle, était entre ces mêmes forces réparties en deux, l'Union pour la Tunisie et le Front Populaire. Chacune de ces parties s'accusaient mutuellement pour ce manque de coordination comme on va le voir dans ces témoignages.

Mohamed Jmour ( secrétaire général adjoint du PUPD) : le Front Populaire s'inscrit dans cette révolution permanente tissée de fils d'or par les différentes générations
« Al Massar et Al jomhouri nous ont contactés pour nous demander d'être un trait d'union entre eux et le Front Populaire, notre réponse était que nous nous engagions à unifier les slogans autour des thèmes suivants : la dénonciation de la violence, la fidélité envers martyrs, la réclamation de l'identification des assassins de Chokri Belaïd, le déracinement des « ligues de protection de la révolution » et la dissolution de toutes les milices parallèles, la collecte des armes qui circulent dans le pays. Il s'agit là de questions à propos desquelles on peut s'entendre. On s'est, également, mis d'accord sur l'isolation des éléments qui essaieraient de fomenter des provocations pour donner l'impression que l'opposition vit un état de division, ce qui n'est pas de nature à arranger nos rapports dans l'avenir. On s'est dit que peut-être que nous nous rencontrerions à l'Avenue Habib Bourguiba et que nous lèverions les mêmes slogans. On a essayé de coordonner notre action sur le terrain, mais nous n'y sommes pas parvenus. J'estime, toutefois, que même si cette coordination a fait défaut, l'essentiel c'est que nous avons scandé les mêmes slogans. Il y a un autre point sur lequel je voudrais m'exprimer qui est relatif à l'initiative du président de la République. Le Parti Unifié des Patriotes Démocrates a décliné l'invitation qui lui a été envoyée à l'instar de l'ensemble des partis représentés au sein de l'ANC pour participer à un dialogue et ce pour trois raisons. La première c'est que nous sommes persuadés que le but de cette initiative c'est l'étouffement de celle formulée par l'UGTT dont la deuxième session est pour bientôt. La seconde c'est que Mr Moncef Marzouki n'est pas une partie indépendante qui au-dessus des partis, étant donné que dans le cadre du conseil national du CPR, il a envoyé une lettre dans laquelle il a exprimé son attachement à Ennahdha par le passé, au moment présnt et à l'avenir. La troisième c'est que le Président de la République s'est permis d'insulter les Tunisiens par ses déclarations à l'étranger et de menacer une partie de l'opposition tunisienne par les potences. Ces raisons font qu'il ne peut pas être le président de tous les Tunisiens, puisqu'il a choisi de se cantonner dans un clan particulier, et donc son initiative ne serait qu'un simple décor qui serait exploitée, plus tard, par la Ennahdha et ses alliés. D'ailleurs, notre parti n'est pas le seul qui ne prendra pas part à cette initiative, mais aussi toutes les composantes du Front Populaire représentées à l'ANC ainsi que nos amis de El Massar, avec lesquels nous partageons le même argumentaire à ce propos, d'autant plus que des députés du groupe démocrate ont signé la motion de censure contre le président de la République réclamant sa démission de ses fonctions. Ce jour de commémoration de la fête des martyrs, le Front Populaire s'inscrit dans le mouvement de libération nationale, parce que le souci majeur des Tunisiens qui se sont sacrifiés pendant les événements meurtriers des 8 et 9 avril 1938 était l'indépendance du pays et l'établissement d'un régime démocratique, car il ne faut pas oublier qu'ils ont réclamé une constitution tunisienne dans leurs slogans. Nous sommes une partie intégrante de ce processus historique, et nous sommes fiers de l'action militante réalisée par des générations successives à travers notre histoire rayonnante pour la libération nationale et l'émancipation sociale et la mise en place d'une République civique et démocratique avec des horizons sociaux. La procession de nos martyrs ne s'est pas arrêtée en 1956, elle a continué au-delà : le 26 janvier 1978, le 3 janvier 1984, au bassin minier en 2008 et l'apothéose entre le 17 décembre 2010 et le 14 janvier 2011. Le dernier en date et l'un des grands symboles de ces vagues successives de martyrs est le camarade militant Chokri Belaïd dont l'action militante était bien ancrée dans cette terre de la révolution permanente chantant la liberté en vue de l'extirpation définitive de la violence et le terrorisme de la Tunisie. Le Front Populaire rend hommage, aujourd'hui à tous les martyrs de la patrie, célèbre leur mémoire et leur fait le sermon que leur sang ne sera jamais versé pour rien, il continuera la lutte pour que notre peuple savoure la vie dans une patrie libre, et je suis persuadé que ce but sera atteint très bientôt. »

Mohamed Kilani ( secrétaire général du Parti Socialiste) : le salut de la Tunisie est tributaire d'un front démocratique élargi
« Si les partisans de Ennahdha étaient là, c'est parce qu'ils ont bien compris qu'ils ne peuvent rien faire, c'est pourquoi ils se sont résignés à se rassembler dans des petits coins et de prendre un espace raisonnable dans la rue pour s'exprimer comme ils l'entendent. Ils ont bien réalisé qu'ils sont incapables de confisquer cet espace au peuple tunisien. Au-delà de ces groupes, on a vu, aujourd'hui, deux parties distinctes, à savoir, l'Union pour la Tunisie, d'un côté, le Front Populaire, de l'autre. Espérons que ce dernier, qui a refusé de coordinner son action à la nôtre, comprendra et se convaincra de la nécessité du travail commun et que la réussite de la Tunisie et de la transition démocratique dépendent, strictement et uniquement, d'un front démocratique élargi. »

Manel AbdelKoui ( comédienne) : les partisans du parti au pouvoir ont confisqué le théâtre municipal aux artistes
« Les partisans du parti au pouvoir ont non seulement manifesté avec nous aujourd'hui, mais en plus, ils ont pris en otage l'enceinte du théâtre municipal. Ce qui me tient à coeur surtout c'est qu'ils en ont reçu l'autorisation depuis le 16 mars, alors que c'est nous qui aimons l'art et le théâtre et qui les encourageons et non pas eux qui, bien au contraire, le combattent et en sont les pires ennemis. Ce gouvernement a donné la preuve qu'il n'a jamais été du côté des artistes et des créateurs qui ont fait l'objet d'agressions de la part de milices sans que ce gouvernement ne bronche pour les protéger et punir leurs agresseurs. Quand je vois que ces mêmes gens, qui l'année dernière couraient après les manifestants pour les empêcher de commémorer cette fête nationale participent à cette cérémonie commémorative, je ne peux qu'être, à la fois, stupéfaite et déçue. C'est vraiment un grand et étrange paradoxe qui est beaucoup plus dérangeant que satisfaisant comme le pensent certains.
D'autre part, je voudrais remarquer que ce qui se passe aujourd'hui reflète la situation de déchirement qui règne dans le pays, je trouve que c'est grave que de ne pas réussir à regrouper les forces démocratiques un jour de fête nationale. Personnellement, je suis persuadée que la responsabilité de ce manque de coordination n'incombe pas au Front Populaire, auquel j'appartiens et en l'intégrité de qui j'ai totalement confiance, mais aux autres parties. Quant à ce qu'on dit de la présence timide des artistes, je dirai que ce jugement à leur adresse est sévère, vu que plusieurs d'entre eux préfèrent ne pas afficher leur couleur politique de peur de perdre le public qui n'est pas de leur bord.
Et je voudrais préciser qu'il y en a certains qui sont restés au-delà du théâtre municipal et ont essayé de récupérer leur endroit naturel confisqué par ces groupes qui lui sont totalement étrangers voire hostiles. Mais beaucoup d'entre eux qui sont d'un certain âge et qui ont un certain prestige comme Jalila Baccar et Noureddine Ouergui n'ont pas voulu se frotter à ces derniers pour éviter l'atteinte à leur réputation. Donc, les artistes et les comédiens sont bel et bien là côte à côte avec tous les libres de ce pays, ils doivent tous se mobiliser pour l'appel de la Tunisie comme l'a dit Chokri Belaïd. »


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