« On devrait parler de l'avant et de l'après-introduction de One Tech en bourse, pour évaluer le développement du marché financier en Tunisie », c'est par cette introduction que Fadhel Abdelkefi directeur général de Tunisie Valeurs, intermédiaire introducteur du groupe One Tech (avec Axis Capital, co-introducteur et évaluateur) et à la fois Président du Comité de direction de la Bourse de Tunis, a qualifié cette opération gigantesque. Histoire de dire, que l'introduction de One Tech holding est la deuxième grande opération après l'introduction de Poulina Holding quelques années auparavant. Il précise, à l'occasion d'une visite guidée dans ses trois unités de production situées à l'Azib (gouvernorat de Bizerte), en l'occurrence Tunisie Câbles, TTE International et FUBA Tunisie, que ladite opération devrait connaître un franc succès. Cette visite qui a eu lieu vendredi dernier, a été une occasion propice pour connaître de visu le groupe. One Tech Holding se compose de 10 filiales, présentes dans trois pôles d'activités à savoir la câblerie, la mécatronique et les télécoms. Le groupe présente un chiffre d'affaires de près de 380 MDT en 2012. Il se positionne comme le deuxième exportateur privé du pays, grâce à la vente de près de 75% de sa production à l'étranger. La visite a démarré au niveau de l'usine Tunisie Câbles, usine spécialisée dans les câbles d'énergie et de télécommunications. Environ 80% de la production de cette usine sont exportés vers l'Europe. Puis eut lieu la visite de la société Fuba, une usine spécialisée dans la fabrication de circuits imprimés double face et multicouche pour l'assemblage électronique. Unique en Afrique, cette société est totalement exportatrice et se classe comme étant le deuxième fournisseur de l'Europe en circuits imprimés et multicouche qu'on trouve dans l'automobile et l'aéronautique. La TTE International, société spécialisée dans l'assemblage électromécanique, connectique et câblage filaire, et Techniplast qui réalise l'injection plastique de pièces techniques, le développement et la réalisation de moules et d'outils l'injection plastique, fut la dernière à passer en revue dans le site de Bizerte. Une usine qui exporte pour des marques automobiles internationales et même pour des constructeurs aéronautiques de prestige. Un effet pédagogique One Tech, étant un des leaders dans l'industrie technologique, serait une aubaine pour la cote. A vrai dire, ce groupe de renommée internationale devrait inciter les ténors de l'industrie tunisienne à croire réellement au marché financier. C'est dire qu'on devrait certainement s'attendre à d'autres introductions en bourse suite au succès rencontrée par cette opération. Succès que Fadhel Abdelkefi semble y croire vraiment. « Je suis confiant du succès de cette opération » estime-t-il tout en précisant que l'introduction de One Tech Holding en Bourse s'inscrit dans le cadre de développement du groupe à savoir consolider ses compétences, soutenir son leadership et accroître son innovation. Moncef Sellami, fondateur et président de One Tech Holding rebondit dans le même sens. Il explique que « l'action One Tech Holding entend proposer le double avantage d'être une valeur de croissance et de rendement puisqu'elle offre un potentiel de croissance considérable et une rémunération en dividendes intéressante à ses détenteurs ».
Zied DABBAR
Trois questions à Lamia Fourati, Directrice Générale de One Tech Business Solution « On prévoit également l'implantation de nouvelles usines en Europe et aux Etats-Unis » Le Temps : avez-vous envisagé des projets de développement après l'introduction en Bourse ? Lamia Fourati : nous allons faire une extension essentiellement sur notre secteur d'activité. Déjà on prévoit, pour la partie électronique d'intégrer beaucoup de nouveaux métiers pour assurer le concept de « One stop Shop », pour finalement nous orienter vers des fournisseurs de premier rang. On prévoit également l'implantation de nouvelles usines en Europe et aux Etats Unis, que ce soit de nouvelles usines ou des représentations commerciales. Avez-vous pensé à la diversification de vos activités (s'attaquer à des nouveaux domaines d'activités) selon les besoins de nouveaux marchés porteurs comme l'Algérie et la Libye ? Nous sommes déjà présents sur le marché algérien via une filiale. Sur le marché libyen nous disposons d'une plateforme commerciale. En fait, nous sommes spécialisés dans certains domaines là où nous disposons d'un savoir faire qui a permis d'avoir des produits selon des normes internationales. Nos produits respectent les standards internationaux qui s'appliquent à tous les pays. En général, nos produits s'adaptent aux normes américaines, celles européennes et grâce à ça, nous pouvons exporter vers n'importe quel pays. A priori, vous êtes la seule femme présente au sommet du groupe. Que dites-vous ? D'abord je ne suis pas la seule femme au sein du groupe. C'est vrai que je suis directrice de la stratégie, mais au sein du groupe nous disposons du savoir faire féminin que ce soit dans la direction des ressources humaines, la direction financière et même des comités de direction. Clairement, on a l'ambition d'avoir plus de femmes. D'ailleurs au niveau de nos usines, la femme est beaucoup plus présente dans nos métiers de grande précision. Cela est évident aussi dans notre groupe. Où en est-on de la responsabilité sociale au sein de votre groupe ? Notre partenariat avec des groupes étrangers nous a permis d'apprendre beaucoup. Nous avons eu à connaître la responsabilité environnement, outre la responsabilité sociale vis-à-vis de nos employés. Nous avons aussi beaucoup d'action sociale dans la communauté où on vit.