Comme prévu, les enseignants des lycées secondaires et des collèges n'ont pas manqué d'observer hier une grève largement suivie. Plus d'un million d'élèves ont déserté les classes. Un rassemblement des enseignants a eu lieu à la place Mohamed Ali. Cette grève trouve de légitimes raisons dans l'échec des négociations avec le nouveau ministre de l'Education Salem Labyedh. Lassaâd Yaâcoubi, a déclaré au Temps, que la grève a été massivement suivie. Le taux de suivi a dépassé les 90%. « Les enseignants ont fortement répondu à l'appel à la grève lancé par le syndicat général de l'Enseignement secondaire ». Près de 80 mille enseignants sont concernés par cette grève. Cette grève fut observée à travers tous les coins de la République. Toutefois, le syndicat général de l'enseignement secondaire a enregistré la présence de certains agents de sécurité en tenue officielle ou civil aux entrées de certains établissements éducatifs. Le syndicat dénonce ces méthodes et invite le ministre de l'Intérieur à mettre fin à ces pratiques et de ne pas mêler les agents de sécurité dans des anciennes pratiques de la police politique, chose qui n'empêchera pas les enseignants de militer pour la réalisation de leurs revendications légitimes. Lors de sa dernière intervention sur la chaîne Al-Watanya1, la veille de la grève, le ministre Salem Labyedh avait déclaré que le ministère avait appelé à une autre réunion de négociation mais le syndicat n'a pas répondu positivement. Lassaâd Yaâcoubi réplique au Temps que « l'intervention télévisuelle du ministre est le moins qu'on puisse dire irresponsable. Prétendre que le syndicat a été invité à cette réunion de négociation est faux ». Le secrétaire général du syndicat rappelle qu'il y a eu une réunion de négociations, lundi dernier qui a duré plus de 4 heures sans qu'elle n'aboutisse à des résultats concrets. Le ministre avait exprimé sa disposition à satisfaire certaines revendications du syndicat de l'enseignement secondaire. Lassâad Yaâcoubi, s'étonne pourquoi attendre 12 heures avant la grève pour avancer certaines propositions ? Il fallait le faire lors de la réunion de lundi. Lassaâad Yaâcoubi, rappelle que le syndicat avait envoyé quatre télégrammes demandant de rencontrer le ministre, demeurés sans suite. Ce n'est qu'après le quatrième télégramme, qu'il y a eu une première rencontre. Il faut rappeler qu'avec Abdellatif Abid, l'ex-ministre de l'Education, il y avait aussi des déclarations à la veille des grèves pour dire que le ministère est disposé à satisfaire certaines revendications. Les enseignants demandent l'application de l'accord du 18 avril 2012 dans son volet promotions professionnelles et leurs incidences financières. Rien n'a été fait après la signature de cet accord. Pour les syndicalistes, cet accord n'a été qu'une manœuvre pour éviter la grève décidée pour le 26 avril 2012. Les enseignants revendiquent l'augmentation de la valeur financière de la promotion. Ils tiennent à ce que la troisième promotion rapporte une fois et demie ce que rapporte la seconde. Par ailleurs le Syndicat Général de l'Enseignement secondaire, réitère son appel à l'application des accords régis par le Procès verbal du 21 octobre 2011 dans son volet classement des enseignants de l'enseignement secondaire et des collèges, dans la catégorie des métiers pénibles et permettre aux enseignants de pouvoir quitter volontairement à partir de 55 ans. Des négociations doivent être menées pour fixer le montant de la prime de pénibilité pour tous les enseignants. Par ailleurs, le syndicat demande le doublement de la prime du Bac sport à partir de 2013-2014. Il tient à la généralisation des bourses universitaires au profit des enfants d'enseignants du secondaire et des collèges qui poursuivent des études supérieures couronnées d'une licence ou un master. Les enseignants chargés de tâches administratives sont astreints à 37 à 39 heures de travail par semaine. Le syndicat exige que ces enseignants travaillent 25 heures par semaine tout en bénéficiant de la prime de rentrée scolaire que le ministère rechigne à leur accorder. Concernant le statut des enseignants du secondaire et de l'éducation physique, le syndicat est disposé à poursuivre le dialogue avec l'espoir d'en finir avant la fin de l'année scolaire en cours. Quant aux enseignants vacataires, ils devront être intégrés en fonction de critères à arrêter conjointement par le ministère et le syndicat général pour aboutir à mettre fin aux recrutements précaires. Aux dernières nouvelles, il est possible d'être optimiste. L'escalade peut être évitée. Lassaâd Yaâcoubi, a affirmé que le syndicat est disposé à faire baisser la tension, à revenir à la table des négociations. Il espère tout de même que ces négociations soient sérieuses et concluantes. Une commission administrative se réunira. Elle décidera de ce qu'il faudra faire.