• Taux de chômage : 16,7% ; inflation : 6%, Solde extérieur courant : -7,3% du PIB Les négociations entre la Tunisie et le Fonds Monétaire International autour du crédit « stand by » vont bon train. A priori, les exigences de l'institution de Bretton Wood sont sur le chemin de l'exécution pour être appliqués à la lettre. D'ailleurs dan son dernier rapport publié mardi sur les perspectives de croissance mondiale, le FMI n'a pas tari d'éloges sur les progrès accomplis en Tunisie, notamment en matière d'ajustement macroéconomique et de réduction des subventions énergétiques. Avec la bénédiction du FMI, il semble que tout va pour le mieux le contraire aurait été anormal puisque les prévisions de croissance pour la Tunisie sont estimées à 4% pour l'année en cours contre 3,6% en 2012 et 4,5% prévus pour l'année 2014. Est-ce un nouveau record historique pour le gouvernement de la Troïka ? Selon le rapport préliminaire sur les perspectives de croissance mondiale au titre de l'année 2013, les prévisions de croissance pour la région du Moyen Orient Afrique du Nord et plus précisément pour les pays importateurs de pétrole ont été revues légèrement à la baisse pour l'année 2013 pour atteindre le seuil de 2,75%. Cette légère baisse de régime est imputée à la lenteur des progrès observés dans le processus de transition politique et la morosité du marché européen. Le FMI n'exclut pas également les risques de détérioration de la situation économique pour les cinq pays importateurs de pétrole (Egypte, Maroc, Tunisie, Soudan, Liban et Jordanie), notamment en raison de l'instabilité politique et les turbulences sociales qui y sévissent. D'autres facteurs exogènes pourraient ralentir le rythme de croissance dans les pays importateurs de pétrole dont l'envolée des prix des matières premières et des hydrocarbures outre la crise de la zone euro. Par ailleurs, l'institution de Bretton Wood appelle les pays en transition et les pays importateurs de pétrole dont la Tunisie de poursuivre les efforts visant la réduction des déficits budgétaires et courants et ce à travers : la réduction des dépenses consacrées inutilement aux subventions généralisées, l'augmentation de celles destinées à financer des dispositifs de protection sociale ciblés et l'impulsion de l'investissement public tout en assurant une grande souplesse du taux de change. Pour ce qui est des projections sur la croissance, le FMI montre un optimisme béat allant jusqu'à prévoir un taux de croissance du PIB réel de l'ordre de 4% pour la Tunisie contre 3,6% enregistrés en 2012. Les prix à la consommation familiale devraient se situer selon les estimations préliminaires aux alentours de 6% contre 5,6% enregistrés en 2012. Le taux de chômage devrait pour sa part glisser à 16,7% contre 18,9% une année auparavant et 16% attendus en 2014. Le déficit du solde extérieur courant s'allégerait au terme de l'année en cours pour atteindre 7,3% du PIB contre -8% en 2012. Des estimations exagérées qui risquent d'être utopiques au vue les incertitudes et atermoiements qui traversent le pays. Une reprise de 4% de croissance après une décroissance de 1,8% en 2011 : Serait-ce un mythe ou une performance économique ? Sur le terrain, cette prétendue relance à vitesse de croisière n'est pas encore perçue auprès des consommateurs, investisseurs et acteurs économiques. Réaliser un taux de croissance de 4%, un seuil très proche voire supérieur des prévisions de croissance pour le Maroc (4,5%) et l'Algérie (3,3%), serait comme d'habitude un exploit tunisien dont les recettes restent énigmatiques. Sauf que nos décideurs détiendraient-ils la potion magique.