Se tient actuellement à l'espace d'art et d'essai Le Damier à Mutuelle ville, une exposition de groupe au profit d'une association caritative : « Association Bassamet. Un groupe d'artistes peintres (Abdelmalek Allani, Bannour Machfar, Fadhel Ghedira, Ilhem Larbi Zarrouk, Rached Miladi, Radhia Tlili et Sylvain Montéléone) a envahi la galerie avec des toiles dont les sujets sont puisés dans l'imagination des artistes et dans l'imaginaire d'une Afrique aux résonances multiples. Dans cette perception à la croisée des chemins de l'onirique et du « réel merveilleux » comme le dirait Todorov, c'est un mirage d'un continent qui est mis à l'honneur. Rien ne semble lier les œuvres exposées entre elles ; ou du moins c'est la première impression qui saisit le visiteur lorsqu'il se hasarde dans la galerie. Petit à petit, un monde est révélé, celui de la couleur. Une palette aux variances mouvantes transporte dans un univers où les coloris déjouent les contours du figement linéaire, de la claustration imposée par le trait afin de se transformer en foisonnement chromatique. L'œil est pris dans les subtilités des teintes chaudes qui glissent vers les teintes froides. Dans ces mouvances, l'œil se laisse surprendre par ces lieux inexplorés de la mémoire. Le rêve d'Afrique se fait une transcendance de l'esprit. L'africanité s'exprime à travers un voyage intime dont la couleur est le fil d'Ariane entre le réel et le merveilleux. Deux notions qui se mêlent et s'unissent sous la perception de l'artiste. Affranchi des limites, ce dernier parcourt l'immensité d'un continent dans tout ce qu'il a de beau : l'illimité et coloré. Dès lors, l'exposition de groupe devient une expédition, un safari d'un genre particulier où chacun réinvente son Afrique, la peint et la transforme au gré de son pinceau et de ses couleurs. Senteurs, musique et saveur traversent en filigrane les tableaux, conférant à l'ensemble des œuvres ce mouvement intrinsèque, ce « boucan de vie » interne, propre qui met en alerte le regard du visiteur. Cette quête de l'Afrique sauvage où faune et flore, ethnies et populations cohabitent dans une harmonie fragile est suggérée à travers les œuvres de ce groupe d'artistes. A travers une « représentation » singulière, ils rendent un hommage vibrant au continent des origines. Leur peinture se meut en chant. L'hymne à l'Afrique est un hymne à la célébration de la vie ; et lorsque cette célébration est mise au profit d'une œuvre caritative : l' « Association Bassamet » alors « Ifriqiyya nostra » est une appropriation d'une noble cause pour la solidarité au sein d'une même et unique société…