Le hasard a mis cette demoiselle âgée de trente cinq ans, inquiète au sujet de son célibat qui a trop duré, devant un escroc prétendant être un prêcheur des bonnes causes et qu'il est en plus de ses qualités de voyant expérimenté le prophète attendu « El Mahdi el Montadhar ». En discutant avec la demoiselle il lui a déclaré que sa destination dans l'au-delà est le paradis et qu'elle fera partie du monde des anges. La bonne parole a été bien perçue par la demoiselle qui a cru tout ce que cet escroc lui a dit. Elle a donc profité de sa présence pour lui demander de l'aider à trouver le prince charmant qui la rendrait heureuse et l'épouserait. C'est exactement le but recherché par l'individu. Il l'a laissée croire qu'il est capable d'ôter tous les obstacles qui se dressent devant elle pour qu'elle puisse se marier. Il a commencé à lui demander des sommes importantes d'argent pour acheter les ingrédients nécessaires pour atteindre les objectifs. De jour en jour la demoiselle lui remettait de l'argent jusqu'au moment où la somme a dépassé toutes ses prévisions. Elle a déboursé la somme de quarante cinq mille dinars. Entre-temps la victime ne voyait rien venir. A chaque fois où elle s'adressait au bonhomme, il prétextait la présence d'anges démons qui l'empêchent de finir son travail tout en lui demandant de lui fournir des sommes supplémentaires. Plusieurs mois sont passés sans qu'elle ne reçoive la moindre demande en mariage. Secouée par certaines connaissances elle a fini par admettre qu'elle a fait l'objet d'escroquerie et d'arnaque de la part de ce bonhomme. Elle s'est dirigée vers le commissariat de police de la cité d'El Manar et a déposé plainte afin de poursuivre pénalement l'individu, elle a demandé également la restitution de son argent représentant toutes ses économies. Les investigations ont permis l'arrestation du bonhomme. Il a été arrêté dans un café du quartier. Il a été gardé en observation pour les besoins de l'enquête. Il a été traduit devant la 6ème chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Tunis. Interrogé il a nié les accusations portées contre lui par la plaignante déclarant que cette dernière est entrée dans un partenariat commercial avec son frère. Ce dernier a quitté la Tunisie pour s'installer dans un des pays du golfe, ce qui a intrigué la plaignante et l'a poussée à inventer cette version pour l'obliger à rembourser l'argent. L'avocat a déclaré au juge que la plaignante s'est désistée par écrit des poursuites contre son client après avoir été remboursée. Pour cela il a prié le juge de prononcer l'acquittement. L'affaire a été mise en délibéré.