Quatre inculpés en état d'arrestation et quatre autres en fuite sont impliqués dans cette affaire. Ils sont accusés de vol qualifié avec menaces de graves agressions sur les résidentes des lieux. Port et utilisation d'armes blanches et gourdins. Incendie prémédité des lieux habités et organisation d'un réseau de malfaiteurs dans le but de nuire aux personnes et à leurs biens. Un des détenus est accusé d'atteinte à la pudeur d'une jeune fille et sa séquestration pendant l'assaut. Les inculpés sont âgés de 22 à 27 ans, ils appartiennent aux groupes de l'Islam radical, des salafistes prédateurs et éternels combattants contre tous ceux qui ne partagent pas leurs idées. Ils sont originaires des cités Douar Hicher, cité Khaled ibn El Walid à la Manouba. Les huit inculpés se sont rencontrés à l'intérieur de la Mosquée de Douar Hicher. Après une longue discussion au sujet des mausolées du pays et les visites des marabouts effectuées par certaines citoyennes qui viennent prier et apurer leurs âmes, ils ont décidé de mettre le feu au mausolée et selon leur croyance, mettre fin aux agissements de certaines femmes qui s'adonnent à la pratique de certains actes considérés comme contraires à la religion. Ils ont décidé de châtier les coupables et combattre ce qu'ils considèrent comme athéismes. C'est au cours de la soirée du 15 au 16 octobre 2012 que les membres de cette bande ont embarqué à bord d'un véhicule appartenant à l'un d'eux. En arrivant sur les lieux, l'un a escaladé le mur menant aux terrasses. Armé d'une corde il est descendu au préau central du mausolée et ouvert à ses complices la grande porte du mausolée. Tous les membres étaient cagoulés, et portaient des tenues noires. Ils étaient armés de gourdins et de bidons d'essence ainsi que des pneus de voitures. Ils se sont dispersés à travers toutes les chambres du mausolée où les occupantes des lieux dormaient. Ils ont fait irruption, ont pris les bijoux et les téléphones portables. L'un d'eux a profité de la présence d'une jeune fille pour abuser d'elle et attenter à sa pudeur. Lors de leur interrogatoire devant le juge, ils étaient unanimes à déclarer que ce qu'ils faisaient est une réponse à la volonté de Dieu, ils disent combattre les mécréants. L'un d'eux a déclaré que l'Imam de la mosquée située près du mausolée a déclaré déplorer les mauvaises habitudes des femmes qui viennent prier et certaines qui profitent des lieux pour exercer certaines pratiques contraires selon eux aux préceptes de l'islam. En réponse aux questions des juges, les inculpés présents ont mis tous les délits sur le dos de leurs complices en fuite. Ils ont déclaré les avoir vu en train d'incendier les lieux et voler les gardiennes . L'inculpé de viol a également nié les faits. C'est une accusation calomnieuse a-t-il déclaré. Au cours de leurs plaidoiries les avocats ont déclaré que leurs clients ont agi sans aucune planification effectuée au préalable. Ils ne sont pas une bande de malfaiteurs. Pour eux il s'agit de combattre les mécréants ceux qui viennent visiter les mausolées. Le verdict sera prononcé ultérieurement.