Bourguiba de la fête Les forces de l'ordre veillent au grain : les Ligues de Protection de la Révolution tenues à carreau Décidemment, la pièce de théâtre relative à l'immunisation de la Révolution n'est qu'à son second acte. Après le tohu-bohu qui a suivi de très près le débat sur ce projet de loi les 27 et 28 juin 2013 au sein de l'ANC, jalonné par une série interminable d'agressions physiques, menaces et accusations de part et d'autre à l'intérieur comme à l'extérieur de l'Hémicycle de l'ANC, hier, c'était au tour des forces démocrates et de leurs sympathisants d'exprimer leur refus. Ambiance festive Ils étaient par milliers, hier, à manifester devant le siège de l'Assemblée constituante, venus de plusieurs régions de la Tunisie, pour clamer leur refus catégorique de la loi de l'immunisation de la révolution qui ébranle le paysage sociopolitique depuis quelques jours. Les présents venus en nombre, était un ensemble de sympathisants des forces progressistes, des militants des droits de l'Homme, de la société civile et des partis qui ont formé l'Union pour la Tunisie. Au total, ils étaient près de 5 mille personnes sur place la matinée du samedi 29 juin 2013 devant le siège de l'ANC. Pour assurer la sécurité et éviter que cela dégénère entre les anti et les pro-loi de l'immunisation de la Révolution, les forces de l'ordre étaient présentes en masse. Or, contrairement aux jours précédents, l'ambiance était tout à fait autre. La tension et les altercations n'avaient pas lieu d'être. Les temps étaient à la fête et aux mélodies. Aux cris stridents de la veille, on prônait les chants populaires typiquement tunisiens. Certes, certains des partisans des LPR ont tenté de s'infiltrer parmi les manifestants pour semer la zizanie et provoquer la foule, ils ont été encerclés et empêchés par les policiers. Appel à la dissolution des LPR Outre les chants folkloriques et indépendamment des appartenances politiques des manifestants, les banderoles affichées appelaient à la dissolution des LPR. Des slogans anti-Ennahdha critiquant le chef dudit mouvement politique ont été scandés, alors que la figure emblématique du premier président de la nation, Habib Bourguiba, était aussi présente à travers les chants fredonnés par les manifestants. Plusieurs figures politiques comme Samir Betaïb (porte-parole d'El Massar) et Taïeb Baccouch ont pris la parole rappelant l'urgence d'une union nationale pour sauver la patrie. Samir Bettaïb a parlé d'une loi discriminatoire qui engendrerait un régime totalitariste et fasciste. Ils ont, notamment, attiré l'attention des présents sur les retombées «catastrophiques» que peut générer l'adoption d'une loi qui ne ferait qu'accentuer le clivage politique entre les citoyens tunisiens. Certaines figures politiques connues telles que Kamel Morjene, Mohamed Jegham ou encore Omar Shabou du front destourien, les premiers ciblés par la loi de l'exclusion de l'exercice de la vie politique ont été remarquées parmi les présents et vivement saluées. De son côté Mohsen Marzouk a acerbement critiqué les complots échafaudés par certains pour retarder au maximum la date des élections. Il a rajouté, également, que cette loi d'immunisation de la révolution ne va nullement de pair avec le processus démocratique et va même à son encontre.