Jal group le leader européen de fabrication de chaussures de sécurité employant 4000 personnes à Tunis, décide finalement et unilatéralement de mettre un terme à l'activité de ses deux sites sis à Menzel Bourguiba à Bizerte. Une décision qui a embrasé la région durant le week-end dernier et suscité la grogne des ouvriers qui geignent leur chômage forcé et abusif en ce début du mois de Ramadan. Malgré, le retour au calme en ce début de semaine, la reprise des mouvements de protestation et d'émeutes n'est pas à écarter. L'exemple de Jal Group aujourd'hui ne peut que renvoyer un message d'alerte pour apostropher le gouvernement à agir et tirer les conclusions qui s'imposent et débattre du sort des employés qui travaillent dans les entreprises étrangères et dans les firmes qui ont choisi de délocaliser une partie ou la totalité de leurs productions en Tunisie. Plus de deux ans après la Révolution, un climat d'incertitude ajouté à un sentiment de crainte de ce que réserve l'avenir en l'absence d'une politique cohérente propre à rassurer une population de plus en plus inquiète et bouleversé. La défection des capitaux étrangers et donc des emplois générés par les investissements étrangers reste un dilemme nécessitant une solution impérative pour les Tunisiens n quête de quiétude et de vie digne. La loi de la mondialisation La situation géopolitique, la nouvelle guerre lassante sans fin et sans répit entre les partisans et les anti-islamistes au pouvoir, notamment en Tunisie et en Egypte et les troubles sociaux qui se manifestent périodiquement en Tunisie postrévolutionnaire outre la menace terroriste, sont autant de facteurs révolutionnaires qui gangrènent le climat des affaires et donc d'investissement en Tunisie. A travers la délocalisation, ce phénomène contesté dans certains pays émetteurs, l'investisseur cherche la maximation de son profit et rien que l'augmentation de sa marge bénéficiaire et de son chiffre d'affaires (CA). A défaut, il quitte sans regret le pays d'accueil et ce quelles que soient les conditions. C'est la loi du marché mais aussi la loi de la mondialisation parfois ni foi, ni loi. Revenons au cas Jal Group, rappelons que la décision de fermer deux sites de production en Tunisie remonte au mois de novembre 2012. A la suite d'une réunion du comité d'entreprise, la direction de Jal Group a annoncé la suppression en 2013 de 57 postes sur 133 dans sa filiale française et de deux des cinq usines de Jal Group implantées en Tunisie. Cette décision fait partie du plan de restructuration industrielle du groupe, précisait la direction de Jal group à l'époque. Dans un communiqué publié au mois de novembre 2012, le directeur des ressources humaines précisait que le plan de restructuration n'épargnera pas la Tunisie, où le groupe emploie 3 800 personnes sur cinq sites. Durant la même période, deux usines vont fermer et leur production sera regroupée. Jusque-là tout est clair et précis. La décision du groupe et irréversible et fait partie de son plan de restructuration pour l'année 2013. Dire que la poursuite des protestations est derrière la fermeture des usines, serait un faux prétexte. La question qui se pose est de savoir : pourquoi les autorités tunisiennes et les pouvoirs syndicaux n'ont pas réagi à temps dès lors que la décision de supprimer les postes d'emplois en Tunisie remonte à huit mois antérieurs. D'ailleurs pour sa filiale en France, Jal Group a annoncé à l'époque que Les premiers préavis de licenciement devraient être envoyées durant la première quinzaine de janvier. Qu'en -est-il pour les ouvriers tunisiens qui sont déjà aux alarmes ? Selon le site d'informations « investir en Tunisie », le président du tribunal de première instance de Bizerte a émis hier une décision de saisie conservatoire sur les biens du groupe afin de garantir le paiement des salaires des ouvriers et d'éponger les dettes de l'entreprise.