De Youssef Seddik Ce philosophe qui parle du Coran, dans son présent cherche à le percevoir et plonger dans les profondeurs des sens de ses enseignements, avec le sentiment de quelqu'un qui a vécu dès sa tendre enfance dans un milieu où le Coran fut parmi les premiers éléments qui ont contribué à enrichir ses connaissances et développer sa culture. Né à Tozeur, Youssef Seddik, avait été au Kouttab, comme tous les enfants de son âge ,pour apprendre le coran. Outre le fait qu'il nous rappelle notre enfance, ce qu'il écrit dans son ouvrage nous interpelle, en ce sens que la plupart de ceux qui ont appris le coran, n'ont pas réalisé sa vraie portée, en essayant de comprendre le sens profond de ses termes. Son père était libraire et il était « d'une profonde et sereine foi en la Divine parole su Coran » Mais combattant l'impudence colonialiste, il enviait jusqu'à la fascination le travail de l'intelligence et le progrès de l'Europe. « Ainsi, m'a-t-il tout appris », précise l'auteur, en ajoutant : « A lire, à aimer la liberté et le savoir, à ne pas faire ménage avec le ressentiment et la haine. » Eh bien justement, la parole divine incite à ses valeurs. A travers plusieurs versets coraniques, il est énoncé que Dieu a doté l'être du savoir, afin de le différencier des autres créatures. C'est le savoir qui incite à faire la part des choses afin de ne, pas faire ménage justement avec la haine et le ressentiment. Cependant ceux qui sont mal intentionnées, interprètent les paroles divines selonleur bon vouloir. D'où l'exclamation de l'auteur, « nous n'avons jamais lu le Coran ! C'est une boutade qui exprime ce sentiment d'amertume de l'auteur, qui s'érige contre tout dogmatisme, pratiqué par ceux qui évoquent le Coran sans en connaître le sens profond de ses termes ni les occasions à la suite desquelles les versets coraniques ont été révélés au Prophète. « Lire le Coran comme si de rien n'était, comme si l'accès à la proximité de cette parole devenue Ecriture n'avait pas été barrée par un incontournable obstacle, celui d'une formidable machine dogmatique sommant tout lecteur possible de renoncer à lier et de croire qu tout a été déjà lu une bonne fois pour toute, hors de nos espaces et de nos temps passés ou à conquérir »