C'est bien plus profond que ce que « croient » nos concitoyens salafistes et bien plus compliqué que ne veut Madame Sihem Badi, ministre chargée des droits de la femme. Que les barbus de tous bords, marxistes ou laïcs, ou bien méticuleux imitateurs d'une hypothétique Sunna, prennent la peine et surtout le temps de lire ces quelques rappels que nous n'inventons pas et qui émanent de la plus haute archive dont nous disposons pour faire place aux divins parmi nous, à savoir le Coran et le Hadith. « Une parole du prophète, en effet, affirme que Dieu a créé la femme et l'a pourvue des 9/10 du plaisir ressenti par l'être humain. Sauf qu'Il a ordonné d'étendre sur elle le voile de la pudeur…». Ce hadith expliquerait la peur panique du mâle face à cet être insondable dont on ne saurait voir en face l'impétueuse force d'attraction et de destruction des âmes faibles. Mieux encore, lorsqu'on se réfère à la parole révélée elle-même : car là, la femme à la veille de la Révélation faite à Muhammad faisait tellement peur qu'on préférait dans les fantasmes et les imaginaires de l'époque en attribuer « la paternité » à cet énigmatique Allah, ou la Lui offrir atrocement en l'enterrant vive, offrande à cet Allah-là bien nommé et bien connu avant l'avènement de l'Islam, faut-il le rappeler à tous ceux qui oublient que le propre père du prophète, mort en païen, se prénommait Abdallah ? En plusieurs endroits du texte fondateur de l'Islam, Dieu « polémique » avec les contemporains de son prophète pour souligner et dénoncer le partage des filiations entre les humains qui ne se reconnaissent « pères » que de mâle et Dieu qui serait exclusivement pour les gens du paganisme « géniteur » de femelles : « Avez-vous le [monopole] du mâle, quand Lui aurait selon vous celui de la femelle ?... » ( Alakem adh-dhkaru wa lahu al-unthâ ?... ) Assène, entre autres versets, celui-ci par exemple qui se trouve dans la sourate de l'Etoile. Allons plus loin, en scrutant les mystères de la parole révélée au sujet des femmes. Partout, comme la grammaire, toujours machiste, l'exige, on commence par le masculin dans toute énumération qui comporte mâle et femelle. Sauf, dans le Coran, quand il s'agit de faits et de relations sexuelles entre hommes et femmes. Voici plusieurs exemples : « La fornicatrice et le fornicateur… » ( Az-zâniyatu wa az-zâni… ») à la sourate XXIV ; «Elle l'a désiré et il l'a désirée » (Wa lakad hammat bihi wa hamma biha ) à la sourate XXI ; « Elles sont vêtures pour vous, et vous vêtures pour elles » (« Huna libesson lakom wa antom libasson lahounna ») à la sourate II. Tout porte à croire si on prend en considération ces outils de lecture, que le divin place en haut lieu cette formidable énergétique de l'élément féminin dans Sa Création, puisque et pour en finir avec ces références au texte coranique, seul le mâle peut éventuellement se trouver « damné » par Dieu ( La'natu Allahi aleyhi…) alors que la femme étrangement ne pourrait tout au plus que subir quand elle faute la colère de Dieu (Ghadhabu Allahi aleyha). Voir les versets dits de l'Ordalie (Ayêt al mulâ'na) toujours à la sourate XXIV. C'est alors que les gens de l'Islam se partagent en deux catégories distinctes et opposées sur cette question de la femme précisément : Une catégorie qui ne veut rien savoir et oppose une énergie extraordinaire à la formidable énergétique vitale du féminin qui l'exclut, le voile, le nie et le dénie et une autre catégorie de lecteur du Coran et des préceptes fondamentaux de la révélation qui nous appellent à assumer le divin comme un inatteignable horizon vers lequel l'humain avance sur le chemin qui part de la bestialité de l'homme originel ( Bachar) vers l'humain ( Al-insân) tout aussi épanoui dans son élan vital et régi par la mesure et la loi. Henri latif17 sihem