Le volley-ball féminin vit des moments difficiles. C'est également le cas de tous les autres sports collectifs. C'est inévitable à partir du moment que c'est féminin. Le cas du CFC est assez signifiant puisqu'il s'agit d'une association récente, qui a remporté le titre de champion de Tunisie au bout d'un an d'existence et qui a du mal a survivre en l'absence de subventions et de techniciens formateurs dignes de ce nom. Amel Mrad, présidente de la section volley-ball nous en parle en des termes qui n'augurent rien de bon. Jugez-en par vous-mêmes : « Cette année nous aspirons au doublé même si les conditions de travail sont difficiles. On ne nous passe pas à la télé. Nous n'avons aucune subvention. Ce sont nos fonds propres qui font tourner la boîte. Après le départ de Noureddine Ben Younès, nous avons engagé Mohamed Ali Hentati. Nous avons deux centres de promotion, une catégorie école, une autre minime et enfin une première année cadette. Cette dernière est sans entraîneur qui doit évidemment avoir le profil d'un formateur. C'est une race en voie d'extinction. On en trouve plus. Durant l'exercice écoulé, nous avons reçu 7000 dinars du Promosport et 3000 dinars du ministère de la femme. Mais rien de la municipalité de Carthage. Cela ne nous a pas pour autant découragés. Nous sommes une petite famille composée de Asma Ben Châabène qui est la responsable de l'équipe senior et Khaled Ben Amor qui est le président du club. Malgré nos moyens limités, nous aspirons au doublé et la super coupe si elle est disputée. Nous avons également demandé l'organisation du championnat d'Afrique des clubs champions et nous sommes en concurrence avec l'équipe algérienne du Chlef qui s'est, elle aussi, proposée pour l'organisation de cette compétition. Actuellement, on s'entraîne à la salle de la Soukra et pour le prochain exercice, nous compterons sur l'apport de Maroua Boughanmi transfuge du club AL Hadika pour renforcer les rangs de l'équipe. Mon rêve, c'est d'avoir une salle pour nous et de créer une petite section de baby volley. » La présidente de la section volley-ball du CFC ne perd donc pas espoir. Malgré la conjoncture et le contexte actuel du sport tunisien, elle continue de rêver et de voir l'avenir sous un angle positif. C'est tant mieux pour le volley-ball féminin qui, en l'absence de moyens, a besoin de rêves pour survivre. Amel M'rad a fait sien l'adage qui dit que l'espoir fait vivre. Des battantes comme elle, on en a besoin. Pourvu qu'on ne lui mette pas les bâtons dans les roues pour lui permettre de continuer malgré le peu de moyens dont elle et son président disposent…