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Quand un signal de détresse devient ‘'exhibitionnisme'' !!
Grève de la faim
Publié dans Le Temps le 13 - 09 - 2013

Ah la grève de la faim quand tu nous tiens ! Sous nos cieux les grévistes de la faim en usent et abusent à souhait au point d'en inventer des sous-genres ! Avez-vous entendu parler d'une grève de « la faim par intermittence ou par roulement» ou encore une « grève de la faim symbolique » d'une durée d'une seule journée. Car au-delà … bonjour les dégâts.
Et là encore gare aux bavures. La dernière grève en date est celle qu'un groupe de blogueurs a entreprise et dont la durée a été dument précisée : une grève d'une journée… le temps de se faire prendre en photo et marquer ainsi un passé de militantisme s'étalant sur deux ans, derrière son poste d'ordinateur. Elle n'est pas dure la vie ?
Eh bien si. Quand des sans-papiers de France restent 70 en grève de la faim, dans la rue à contester leur droit à une vie digne face à un gouvernement qui joue l'épreuve de force… les choses s'avèrent dramatiquement simples : il est question de vie de mort.. La grève de la faim n'est au final qu'un signal de détresse qu'on lance pour faire entendre sa voix à des politiques qui font la sourde oreille aux appels des populations. Mais tout le monde ne semble pas l'entendre de cette oreille. C'est le cas de ce groupuscule de militants des temps de la révolution ‘'facebooquaire'' et son lot d'informations mensongères, qui disent s'organiser en une force de pression pour « lutter contre la nouvelle dictature qui s'installe en Tunisie ». Le Tunisien s'en indigne certainement mais avec des moyens de lutte appropriés. Et s'agissant de la grève de la faim, l'acte de protestation ne peut se prêter à l'enfantillage de jeunes gens qui ne retiennent de l'expérience que le procédé de victimisation pour gagner en visibilité.
Epreuve du jeûne
Une grève de la faim ou encore le jeûne de protestation, n'est-ce pas un acte de dépassement de soi de ses pulsions naturelles qui se transforme en acte de protestation des plus nobles? C'est bien le cas d'un Mahatma Gandhi qui a combattu le colon britannique et a mis en difficulté ses intérêts en prônant la non-violence et en usant de l'arme de la grève de la faim ? Le triomphe de Gandhi a certainement changé notre conception du monde et de la protestation passive. On gardera de Gandhi le souvenir d'un homme dont l'épreuve du jeûne a fait l'homme stoïque qu'on connaît, qui en réprimant ses pulsions conflictuelles a pu demander aux autres d'en faire autant en les amenant à triompher de leurs pulsions agressives. L'Homme au final a triomphé de l'instinct animal qui est en lui.
En Tunisie et depuis le 14 janvier 2012 les journalistes de Dar Assabah étaient les premiers employés de ce corps de métier à avoir entamé une grève de la faim pour défendre une cause juste celle de la liberté d'expression en un temps où le gouvernement en place a commencé par bâillonner les médias. Et loin de leur orientation idéologique, il y a lieu de remarquer que le décès des deux islamistes Mohamed Bakhti et Béchir Golli ne peut qu'être une honte dans l'histoire de la Tunisie indépendante. Les deux jeunes hommes ont entamé une grève de la faim de quasiment deux mois suite à leur arrestation peu après l'attaque de l'ambassade des USA, le 14 septembre dernier. L'évènement ne semblait pas pourtant déranger les certitudes du gouvernement à majorité nahdhaoui, encore moins celui du leader islamiste Ghannouchi qui a déclaré que ces deux jeunes gens « avaient tort » en se lançant dans pareille aventure suicidaire. Nous citerons à titre indicatif des noms de personnalités ayant usé de la grève de la faim du temps de Ben Ali dont Hamma Hammami, Radhia Nasraoui, Sémir Dilou, Hamadi Jebali, Fehem Boukaddous, Nejib Chebbi et Maya Jribi, etc. qui pour le moins avaient le mérite d'assumer leur décision d'aller jusqu'au bout de leur protestation.
Loin de cela, on classera le comportement d'une élite politique qui annonce une grève de la faim « par roulement » et revient sur sa décision illico presto, en invoquant la demande du quartet du dialogue national! Dure dure la grève de la faim. Pour une classe politique comme la nôtre il faut avouer que « la faim est mauvaise conseillère » cela est d'autant plus vrai quand il s'agit de se priver de nourriture par « roulement ». Dans ce cas, mieux vaut ‘'mourir de gourmandise que de faim''. Et tout ira bien dans le meilleur des mondes... résistants.


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