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Le syndicat des magistrats réagit : «c'est une atteinte à la réputation de la magistrature» Polémique: L'Union des Syndicats des forces de la sûreté nationale dénonce l'attitude de certains juges face au terrorisme
Les révélations très courageuses faites par l'union des syndicats des forces de la sûreté tunisienne lors de la conférence de presse qu'elle a organisée, récemment, n'a pas plu au syndicat des magistrats tunisiens. Sa présidente, Raoudha Laâbidi, a souligné que la dénonciation ne devait pas se faire de cette manière-là dans laquelle elle voyait une atteinte à la réputation de la magistrature, et s'est demandé pourquoi on a attendu tout ce temps pour le faire sans prendre les mesures qui s'imposent, estimant que les propos tenus par les syndicalistes contribuent à la mobilisation de l'opinion publique contre la magistrature. Le vice président du SMT est allé plus loin en empruntant un ton encore plus mordant à l'égard de ces derniers, puisqu'il a vu dans l'incrimination de leur part d'un certain nombre de juges de complicité avec les terroristes ou de leur avoir servi de couverture, un non-respect des procédures légales, de la spécialisation, de la présomption d'innocence, du droit de réserve et des accusations gratuites. Des vétilles De telles attitudes nous donnent l'impression que leurs auteurs ne nous partagent pas la même sphère et qu'ils vivent ailleurs. Car, la justice est l'un des problèmes cruciaux, à côté de ceux de l'information et de la sûreté, qui hante les esprits et tourmente les Tunisiens depuis le 14 Janvier. L'indépendance de ces secteurs vitaux vis-à-vis du pouvoir exécutif est l'un des slogans majeurs de la révolution. Depuis cette date, les différentes forces civiles et politiques ne cessent de batailler pour réaliser cet objectif primordial, qui constitue le vecteur du renouveau démocratique et sans lequel le processus révolutionnaire serait avorté et la révolution étouffée. Mais, elles se sont heurtées à un appareil exécutif hostile, très hostile à l'émancipation de ces secteurs dont il veut se servir comme adjuvants et instruments en vue d'asseoir davantage son pouvoir et de justifier ses politiques. Donc, la mauvaise réputation dont souffre la justice dans notre pays du temps de Ben Ali n'est un secret pour personne et ce ne sont certainement pas les divulgations faites par l'USFST qui vont apprendre cela à l'opinion publique nationale qui est assez édifiée sur la question à travers les différents procès intentés contre les voix libres et où les juges chargés par le ministère public se contentent de rendre des jugements conçus par ce dernier violant ainsi aussi bien les procédures que les droits de la défense. Et les affaires des journalistes Zied Héni, Tahar Ben Hassine, Zouhaier Kchich, Mourad Meherzi et Sami Fehri sont là pour nous renseigner sur ces dépassements très dangereux qui bafouent les droits de l'homme. Le devoir de dénonciation D'autre part, on voit mal comment les syndicalistes des forces de l'ordre ont violé les procédures légales, la spécialisation, la présomption d'innocence et le droit de réserve comme l'a prétendu le vice président du SMT. Mais on est en pleine phase transitoire, c'est-à-dire qu'on est en train de construire la Tunisie de demain, et l'outil de construction par excellence en pareille conjoncture c'est, bien entendu, la transparence. Le moment très critique que nous vivons nous impose d'être vigilants et d'ouvrir grand les yeux d'autant plus que le terrorisme se promène parmi nous. Alors, quand la vie des Tunisiens est menacée, il est du devoir de tous les citoyens, quel que soit leur statut social, de dénoncer tout ce qui nuit à leur sécurité. Les membres de l'USFST n'ont fait que remplir leur devoir de citoyenneté avant d'être des agents de l'ordre et des syndicalistes. Vous voulez qu'ils se taisent devant des crimes aussi dangereux au nom de la spécialisation et du respect des procédures? Mais ils sont les premiers responsables de la sécurité des gens et de la sûreté du pays et en tant que tels ils ont l'obligation de dénoncer tous les criminels abstraction faite de leurs métiers y compris les juges qui ne sont pas, à ce qu'on sache, au-dessus de la loi. Et il n'y a pas non plus de droit de réserve quand il est question de terroristes pris en flagrant délit qui ne peuvent, donc, pas bénéficier de présomption d'innocence contrairement aux allégations du vice président du SMT. On ne peut pas également accuser les responsables de l'USFST d'avoir tardé pour annoncer ces vérités, ni d'avoir omis de prendre les mesures qui s'imposent, puisque, comme tout le monde sait, les agents de l'ordre honnêtes n'ont pas les mains libres, vu que le ministère de l'intérieur est pris en otage par les appareils de sécurité parallèles et le gouvernement. Au lieu de remercier et d'encourager ces braves syndicalistes qui font tout pour mettre en place une sécurité républicaine, le SMT leur chicane sur des vétilles et formule à leur endroit des critiques qui sont sans fondement aucun et s'oppose à des accusations totalement fondées, étant donné qu'elles s'appuient sur des faits véridiques qui sont documentés et qui nous intéressent au premier plan.