Décidément, dans cette affaire l'opinion publique est tiraillée entre les informations contradictoires et les interprétations des hommes de loi et des avocats de la défense qui se perdent en conjectures, alors qu'il s'agit du sort des justiciables, qu'ils soient victimes ou accusés. Le juge a un pouvoir d'appréciation souverain, étant lié par les éléments du dossier et la seule application de la loi. La jeune fille en question qui comparaît en tant que victime, mais aussi en tant qu'accusée, n'est pas un cas unique, car on a vu dans d'autres affaires sous le régime de Ben Ali, des accusés qui ont été victimes de ce genre d'actes ignobles, mais à l'époque on n'osaient pas en parler, et quel qu'était la gravité de l'acte, l'accusé n'était jamais pris au sérieux, ni par le juge d'instruction, ni par le tribunal. Aujourd'hui que les données ont changé, il faut également agir d'une manière objective et sensée, sans tomber dans la contrepartie ridicule consistant à ne regarder que la face de la médaille. Dans le cas d'espèce, les deux fiancés accusés d'outrage à la pudeur, ont comparu devant le juge d'instruction, qui après enquête a classé l'affaire pour défaut de preuves. Or certains protagonistes dont des avocats ont fait courir le bruit que le procureur a fait appel de la décision de classer l'affaire par le juge d'instruction, ce qui était en fait le cas des policiers et non du procureur. En effet, dans un communiqué du ministère de la Justice une mise est fauite dans ce sens, pour précisant que le procureur de la République n' a pas fait appel de la décision de classement de l'affaire concernant les fiancés accusés d'outrage à la pudeur. Cependant les deux policiers accusés de viol complicité ainsi que leur collègue accusé de corruption, ont interjeté appel. Cela, dit le procureur qui a l'opportunité des poursuites aurait pu interjeter appel également. Il n'a pas jugé utile de le faire, au vu des éléments du dossier,et c'est tant mieux. Les deux policiers sont du reste, tout à fait en droit d'épuiser tous les moyens de recours pour se défendre, la présomption d'innocence est un principe intangible, et tout accusé est censé être innocent afin que sa culpabilité ne soit définitivement établie de manière tangible et indubitable. C'est justement cette présomption d'innocence qui est à la base des droits de défense. Dans l'ancien régime, il y avait un renversement de la, présomption d'innocence, faisant que tout accusé était censé être coupable jusqu'à preuve du contraire ! Pourvu que la présomption d'innocence soit désormais appliquée à bon esceint afin d'éviter entre autres les arrestations automatiques, ou automatiques de tout inculpé. En France on a créé le juge de la détention, qui supplée le juge d'instruction, homme qui avait des pouvoirs très étendus avant l'intervention de ce nouveau juge agissant dans l'intérêt de la présomption d'innocence.