Chaque année apporte son lot de soubresauts naturels en Tunisie. Le réchauffement planétaire aidant, les Tunisiens ne sont plus épargnés par les catastrophes naturelles qui frappent surtout les régions où la pauvreté fait déjà des ravages. Avec une infrastructure souvent désuète et mal faite ainsi qu'un encadrement médical quasi-absent dans les gouvernorats les plus touchés chaque hiver par les inondations et les glissements de terrain, le risque pertes humaines est de plus en plus grandissant. Quant à l'impact matériel et psychologique, ils ne font pas partie des priorités à l'ordre du jour. Une base de données nationale contre les aléas climatiques Afin d'y remédier, le Bureau des Nations Unies pour la Réduction des Risques de Catastrophes, l'UNISDR, Bureau pour les Etats Arabes, a lancé, pourtant, depuis 2010 un programme pour analyser les dégâts causés par les catastrophes naturelles survenues dans le Monde arabe. Cette initiative a pour objectif d'étudier les répercussions de ces risques en termes d'impécuniosité et de soutenir les Etats arabes dans la prévention et la maitrise des risques naturels. Dans le cadre de ce programme, le ministère de l'Equipement et de l'Environnement, a organisé, hier vendredi 4 octobre 2013, une réunion de dialogue et d'analyse à Tunis. Le but était d'étudier avec les experts environnementaux et de mettre en place une base de données nationale qui contient tous les dégâts causés par les catastrophes naturelles en Tunisien durant les trente dernières années en se basant sur la programmation du programme international le «Desinventar». Ce projet s'inscrit dans le programme lancé par le PNUD, l'UNISDR et le ministère de l'Environnement dans une volonté de maitrise et de prévention contre les catastrophes naturelles. Inscription nationale officielle dans l'action Hyogo Durant cette journée de réflexion, il s'agissait de mettre en exergue les recommandations élaborées par les Etats membres des Nations Unies en 2005 à Kobe (Japon). L'action Hyogo a pour objectif d'aider durant cette dernière décennie, (entre 2005 et 2015), les collectivités pauvres et vulnérables à réduire les risques des catastrophes naturelles en créant des plates-formes nationales. Ces dernières seraient chapotées par une plateforme mondiale qui est composée d'un regroupement d'agences onusiennes, des Etats membres et des institutions financières luttant contre les dégâts causés par les catastrophes naturelles. La Tunisie s'inscrit officiellement dans l'action Hyogo en créant sa propre base de données pour la réduction des risques de catastrophes liées aux changements climatiques. Dans le cadre de ce travail, la Tunisie devra se préparer et fournir les moyens pour se tenir prête à agir sur le champ en cas de besoin. Des mécanismes nationaux de coordination devront être mis en place afin d'évaluer l'état de la réduction des risques, de publier et de mettre à jour les résultats dans le but de renforcer la préparation aux catastrophes naturelles. Tout ce travail de prévention permettra, ainsi, aux autorités d'être prêtes et d'intervenir de manière plus efficace face à n'importe quel risque. Des programmes de réparation et de réhabilitation sont prévus pour affronter toutes les situations d'urgence. Cette plateforme nationale réorientera les priorités et intégrera la réduction des risques de catastrophes dans une nouvelle politique orientée vers le développement durable, la planification et la gestion des risques. Pourvu que cette nouvelle stratégie fasse de la prévention des risques une priorité nationale locale prise au sérieux par l'Etat et appelle à de vrais efforts menés par les autorités afin de protéger les collectivités les plus vulnérables contre la précarité et les risques liés aux catastrophes naturelles dorénavant. Sachant que l'on est au seuil de la saison hivernale. Les habitants des régions défavorisées et qui sont les plus concernés appréhendent l'arrivée de la pluie. D'ailleurs, des ateliers de réflexion ont eu lieu, hier, parallèlement avec la réunion, dans les gouvernorats d'Aïn Drahem, Gabès, Kébili et Kairouan. Un grand atelier national aura lieu le 28 novembre prochain.