Le centre culturel Néapolis abrite une manifestation d'arts plastiques intitulée « Hurlement », qui se poursuivra jusqu'à la fin du mois. Cette exposition organisée par l'Association Art, Poétique, Esthétique, Création de Nabeul (ARTPEC), se caractérise par la présentation d'œuvres diverses sur le plan du support, de la technique et du style. Les différentes œuvres sont toutes porteuses de messages forts. Une peinture originale, au caractère expressif et réaliste, visant à sensibiliser le public par l'intermédiaire de messages simples et universels, accessibles à tous car visibles pour tous. Riche en couleurs autant qu'en thèmes abordés l'exposition rassemble une cinquantaine de toiles qui traitent de sujets divers. C'est une véritable balade picturale qui réunit des noms connus dans le paysage pictural et de nouveaux plasticiens en quête de reconnaissance. Chaque artiste propose ainsi une vision alliant confort et plaisir esthétique, où s'exprime une grande variété de lignes et de formes avec des techniques multiples, mêlant dessins, gravures, peintures et céramique. Le Cri est un formidable produit d'appel pour donner envie de découvrir l'artiste, ses portraits, ses paysages. C'est le cas de Hamdi Salouha qui peint pour rendre des situations, des sentiments et aussi, pour comprendre ce qu'il voit, et comment il le voit. « Hurlement de colère » mais aussi, « hurlement d'espoir » car l'artiste veut se libérer. Mouna Ferjani expose une oeuvre représentant la souffrance et l'Humain et reflétant sa force expressive ainsi que son imagination fertile. Elle essaie de donner naissance, grâce à sa création, à une œuvre picturale d'une profondeur exceptionnelle digne d'admiration. Ses tableaux portent un message de souffrance. Ces artistes veulent sortir des sentiers battus. « On ne devrait plus peindre des scènes d'intérieur, des gens en train de lire, des femmes à leur tricot. On devrait peindre des êtres qui respirent, sentent, souffrent et aiment. Devant un tableau, le grand public hélas, ne dispose que d'une seule clé : le regard et le regard ne suffit pas pour atteindre le plus profond de soi-même… », avoue une participante. Ceci dit, chaque artiste a une vision des choses. Chacun hurle à sa façon. Mondher Trabelsi essaie quant à lui, d'allier dans ses œuvres un sens aigu de l'observation, de la composition et du mouvement. Son sens inné de l'harmonie des couleurs noir, bleu et rouge est évident quand il s'agit de décrire ses émotions et cette manière de briser les chaines pour se sentir libre. Najoua Koulak excelle à sa manière et son travail révèle une recherche plastique profondément ancrée dans un cheminement de pensée. Nacib Zaraa réussit ses médinas et ses villages de pécheurs. On y retrouve une sensibilité dans la recherche des couleurs et des textures. Dans son œuvre « la Médina, » il nous transmet sa chaleur et son savoir-faire très personnalisé. Le style de Nasr Nadaa est tout à fait original. Sa toile mêle à la fois le dessin pour la recherche de la force du trait et la peinture qui lui confère une liberté de décomposer et de recomposer à sa guise des formes, des couleurs et des pensées traduisant un message de liberté et d'ouverture. Nadaa s'intéresse aux formes baignées dans des couleurs vives. Elle reste fidèle à la courbe et à l'expression plastique abstraite. Les photographies de Soumaya Mhamdi, les céramiques de Talal Ksoumi et les sculptures de Hamadi Ben Neya reflètent des émotions et des questionnements ou des peurs. Bref, cette exposition, comme le précise Riadh Belahadj Ahmed, Président de l'ARTPEC, s'inscrit dans le cadre du programme tracé pour l'année courante. « C'est une expression collective, dont les thématiques sont riches », dit-il, avant de préciser que cette activité a réuni de jeunes artistes peintres et des plasticiens confirmés. Il y a une diversité dans l'expression picturale, selon que les exposants soient des anciens ou des nouveaux. L'ARTPEC a organisé en marge de cette exposition un colloque intitulé "L'Art contemporain, l'ouverture, l'identité"