• La part de l'assurance crédit à l'export, dans le secteur des assurances en Tunisie, ne dépasse pas les 4%, de l'ensemble des recettes des assurances • La Bancassurance a toujours du mal à démarrer ! Qui parmi nos exportateurs ait déjà connaissance Bancassurance ? Qui d'autre a eu recours aux services de la Compagnie tunisienne pour l'assurance du commerce extérieur (Cotunace) pour assurer ses exportations ? Difficile d'y répondre, car aucune enquête n'a été faite dans ce sens. L'assurance crédit à l'export reste une branche sous exploitée, malgré les efforts de sensibilisation déployés. Il suffit juste de rappeler que la contribution de l'assurance crédit à l'export ne dépasse pas les 4% de l'ensemble des recettes du secteur de l'assurance. La Bancassurance dans sa branche assurance à l'export demeure handicapée, malgré une réglementation favorable en la matière. Réglementation qui date depuis au moins une décennie, plus précisément la loi n°37 du premier avril 2002, relative à la réforme du secteur bancaire. Explications ? « Nous avons ainsi perdu une décennie, pour développer la bancassurance. Les raisons ? J'en connais pas », c'est par cette simple phrase, que Souhaila Chabchoub, PDG de la Cotunace résume l'état des lieux de développement de la Bancassurance en Tunisie. Elle rappelle, aussi dans le cadre colloque ayant pour thème « l'Assurance des Crédits à l'Exportation et des Investissements et la Facilitation de leurs Financements », que 30 ans après sa création la Cotunace a assuré environ des exportations de l'ordre de 900 millions de dinars. Une enveloppe qui pourrait facilement se multiplier, si les banques s'engageaient à appliquer la loi et surtout de délaisser ce comportement d'aversion aux risques. Comportement qui a fait de nos banquiers des prêteurs sous garanties au lieu d'être de vrais banquiers. Quoi qu'il en soit, une intervention des autorités est très souhaitable. Un effort de régulation est ainsi utile de la part du ministère de finances et de la Banque Centrale de Tunisie, pour développer cette branche d'activité. Les exportations nationales représentent au moins 37 du PIB du pays. Il est ainsi primordial d'assurer plus de sécurité à nos exportateurs. L'Europe, notre premier partenaire commercial, présente plus de risques au niveau de la santé financière de ses importateurs, avec l'abaissement du rating de plusieurs opérateurs économiques européens outre l'abaissement de la note souveraine de plusieurs pays du même continent. Quant à l'Afrique, l'information financière et économique est rare et parfois introuvable. D'où l'importance de l'assurance crédit à l'export. Zied DABBAR Souhaila Chabchoub, PDG de la Cotunace « Les exportations tunisiennes s'orientent de plus en plus vers l'Afrique » Le Temps : l'Afrique est encore un continent risqué. Quel est le rôle de la Cotunace dans l'assurance des exportations vers ce continent ? Souhaila Chiboub : la Cotunace soutient les exportateurs tunisiens vers l'Afrique. Chiffres à l'appui, environ 44% des exportations assurées chez la Cotunace sont destinées vers l'Afrique. En fait, nous essayons de proposer les contrats adoptés aux entreprises exportatrices selon leurs tailles et leurs destinations. Les exportations tunisiennes s'orientent de plus en plus vers l'Afrique (un potentiel important). Consciente de l'importance de cette destination, la Cotunace a soutenu les entreprises exportatrices. Les exportations vers l'Afrique occupent le deuxième rang, après les exportations vers l'Europe, dans le total des exportations assurées. C'est un pas assez important, compte tenu des difficultés rencontrées au niveau de ce continent à l'instar de l'absence de l'information économique et financière et la solvabilité des acheteurs. Ce manque d'information est un handicap pour l'exportateur tunisien. Malgré cette donne la Cotunace va continuer ses efforts pour soutenir les exportations vers l'Afrique. C'est ainsi que nous sommes en train de collaborer avec les banques qui désirent ouvrir des agences dans ce continent pour mieux renforcer notre effort !